Image de la condition de la femme
dans les textes en arabe de Tunisiennes

Introduction.

L'exposé que l'on m'a demandé comporte au moins trois pièges. Le premier vient du matériau même que je suis chargé d'étudier, à savoir la littérature arabe écrite par les femmes en Tunisie. En effet, on peut aborder ces textes de deux façons. Ou bien on les considère comme une base documen­taire, purement et simplement. Dans ce cas, on est tenu de recourir à différentes sciences pour les analyser: la psychologie, la sociologie, l'ethnographie, l'économie, l'histoire etc... Et l'aspect féminin de leur origine peut se montrer décisif. Pour ce qui concerne la littérature de langue arabe, ce maté­riau représente environ quatre vingt dix livres, recou­vrant la poésie, la nouvelle, le roman et le théâ­être [1]. Mais je ne me sens guère outillé pour une telle en­treprise. Ou bien on étudie ces textes parce qu'ils appartiennent à la littérature. Alors il n'est qu'une méthode d'approche, et c'est la critique qui normalement fait abstraction du sexe de l'auteur et s'ap­puie sur des critères esthétiques [2]. Et lorsqu'on s'appuie sur la qualité littéraire comme critère de choix pour le corpus, le nombre de livres à prendre en considération diminue fortement. Ici, je serai plutôt tenté d'appliquer la seconde mé­thode.

Le deuxième piège vient de l'intitulé même de l'exposé. Celui-ci suggère d'abord que l'on est in­téressé par un problème de société: la condition de la femme. La question que je me suis posée tout de suite est la suivante: la littérature est-elle une bonne source pour connaître la condition de la femme ? En effet, par définition, le bon écrivain est un menteur puisqu'il fait jouer son imagination. La vrai problème ne serait-il pas de se demander: en quoi la littérature féminine tunisienne s'écarte-t-elle de ce que nous connaissons, par les sciences humaines, de la société tunisienne ? La deuxième partie de l'intitulé est aussi inquiétante. On y associe modernité et articulation. N'ayant pas écouté les exposés sur l'articulation, je ne sais pas très bien ce que l'on met sous ce mot. Quant à la modernité, que représente-t-elle pour la femme tunisienne aujourd'hui ?

Le troisième piège vient précisément de cette condition de la femme en Tunisie et de la con­science qu'en ont les écrivaines de ce pays. Je me demande sincèrement si nous ne sommes pas victi­mes d'une problématique qui a encore cours en Egypte ou en Arabie, ou même chez nos voisins al­gériens, mais qui est ici en partie dépassée. Jusques à quand va-t-on lire les écrits des Tunisiennes pour y rechercher l'image de la condition de la femme ? Pensez-vous sérieusement qu'aujourd'hui les écrivaines tunisiennes ont encore cette préoccupation quand elles écrivent leurs romans ? Bien sûr, quand je dis "écrivaines tunisiennes", je pense à celles dont la production a la qualité littéraire suffi­sante pour retenir l'attention du critique.

Et maintenant, vais-je oser affronter ces trois pièges ? Pour intituler les quatre paragraphes de mon exposé, j'ai choisi des participes présents inélégants mais expressifs. D'une part, ils montrent un processus en cours. D'autre part, ils indiquent que l'œuvre des Tunisiennes en question se poursuit.

1. La femme englobante.

Nous sommes en présence d'une production rédigée en arabe. Dès le point de départ, elle se place donc dans une perspective différente des littératures en langues occidentales. En effet, le Coran est le premier texte arabe en prose. La grammaire arabe, dans une très large mesure, a été constituée pour donner raison aux constructions coraniques. Et le Coran a la réputation, auprès des musulmans, d'être inimitable. Pour ne parler que de la Tunisie, un auteur comme Béchir Khraief [1917-1983] qui, dans les années trente, a commencé à oser écrire en langue tunisienne a été attaqué violemment et, parmi les raisons avan­cées, le caractère sacré de la langue arabe littéraire venait en bonne place. Plus près de nous, quand Ezeddine Madani [né en 1938] change ne fût-ce qu'une lettre d'un verset du Coran pour des motifs littéraires [3], une partie de l'intelligentzia crie au sacrilège.

Je vous cite ces exemples pour que vous puissiez mieux juger l'audace de Fadhila Chabbi [née en 1946] dans un de ses derniers livres: "La débâcle du nom" [4]. Déjà, dans le titre, en s'appuyant sur l'oeuvre passée de l'auteur, il faut comprendre que "la débâcle" représente l'ensemble de l'huma­nité et que "le nom" est un des attributs de l'auteur. Le livre refuse tout ce qui n'est pas la narra­trice elle-même. Ce refus englobe les paternités, les lois humaines, la civilisation et les contraintes terres­tres. Puisqu'elle fuit ces réalités et que rien n'existe en dehors d'elle, la narratrice est en fait la créa­trice. Elle devient même Dieu. Ici les mots arabes sont importants: "Le nom n'a pas de place, car il est le lieu éternel (samad), l'unique, le seul (ahad)"[p. 176]. Le lecteur musulman aura tout de suite reconnu les attributs divins tels qu'ils sont exprimés dans le Coran. Ainsi, puisque la narratrice est "Seigneure Déesse", il n'est plus besoin de noter grammaticalement la marque du féminin et, dans le livre, on supprime le ta marbûta qui distingue les genres. Je n'ai garde d'oublier que la création de la narra­trice est l'univers des lettres - car nommer les choses c'est les créer [p. 125] - et le domaine de l'écri­ture [p. 63].

Donc, attention, pas de contresens. La narratrice vit dans la littérature. Le nouveau monde qu'elle crée, c'est le livre, j'allais dire l'intérieur du livre. Et si je rapproche ce roman des précédents recueils de poésie de Fadhila Chabbi, force est de constater que le livre englobe, à son tour, les diffé­rents règnes de l'univers: minéral, végétal, animal, spirituel. Ainsi l'Histoire se réduit à celle de la "femme-jumeau"(al-mar'a-al-taw'am)[p. 64], sans appui humain, principe et fin de toute chose: "La vie est féminine"[p. 38). En fait, le livre ne raconte que la narratrice qui traverse les choses et les gens dans une quasi inconscience. Il semble que le seul moyen de rapprocher l'humanité ("la débâ­cle") de l'auteur ("le nom") soit le poème.

Ainsi, pour la femme dans ce roman, l'acte d'exister, c'est créer la beauté par le jeu du verbe [5]. Nous sommes loin des préoccupations quotidiennes liées à la condition de la femme telle que les Oc­cidentaux, et certains Orientaux par mimétisme, ont l'habitude de considérer celle de la femme dans le monde arabe.

2. La femme catalysante.

Avec Fadhila Chabbi, la femme ne joue pas seulement le rôle principal, elle joue le rôle uni­que. Peut-être est-ce le sommet de la production des Tunisiennes dans le domaine littéraire. A un ni­veau en-dessous, la femme, sans être vraiment créatrice, est le pivot autour duquel tourne non seule­ment l'intrigue, mais aussi le destin des hommes qui l'approchent. Ici encore, c'est à partir de la cons­truction littéraire du roman que je vais essayer de le montrer. Ce n'est certainement pas l'effet du ha­sard si le roman de Alia Tabai [née en 1961] "Fleur de Cactus" [6] comporte, comme la production de Béchir Khraief cité plus haut, une dizaine de pages écrites en langue tunisienne [p. 77-86]. A ma connaissance, parmi les écrivains tunisiens vivants, ce cas est unique. Ainsi l'écrivaine, sans diatribe intempestive ni harangue revendicatrice, par le simple truchement de la langue, retrouve ou récupère la langue maternelle, la source du langage de tous les Tunisiens. En effet, je dois préciser pour les Occidentaux qui m'écoutent, que la langue de l'école, dite arabe littéraire, est une langue complète­ment apprise après coup. On ne peut toutefois pas la considérer comme une langue étrangère puisque la moitié des racines ont la même origine. Ainsi, dans ce roman l'emploi de la langue tunisienne dans un chapitre entier est significatif du rôle effectif de la femme dans l'histoire vivante du pays. Cette présence de la langue tunisienne montre la profondeur des réactions. Elle est l'expression des espaces intérieurs de l'âme et comporte un aspect de dénudation de la réalité.

C'est une femme qui parle dans le livre. Le temps du roman est celui de la nuit du retour de l'ancien amant de cette femme: il rentre à Tunis pour la revoir. Le personnage principal se compare volontiers au phénix qui renaît de ses cendres, passe de l'affectivité à l'engagement, de la dépression à l'espoir. Ce recours à l'oiseau mythique est d'autant plus inté­ressant que le mari de la narratrice est mort bêtement dans un accident de la circulation. Non seule­ment le "je" féminin est au centre du temps, mais il est aussi au centre de l'espace du roman. C'est d'abord la Méditerranée avec ses deux rives si différentes, c'est ensuite la Tunisie avec la première opposition entre la capitale et l'intérieur du pays, puis la deuxième opposition dans la capitale entre les quartiers qui évoquent la stabilité et ceux qui sont source de mouvement.

Enfin, ma troisième observation vise à montrer comment l'auteur a utilisé une manière très in­directe et pourtant bien littéraire d'exprimer ses idées sur la condition de la femme en Tunisie. En ef­fet, on serait bien en peine de brosser un tableau exhaustif de cette même condition. En revanche, Alia Tabai met en bonne place un personnage masculin négatif. Ce dernier a rompu avec l'innocence et, même si ses motivations de commettre le mal restent obscures à la fin du roman, en contraste, le personnage féminin voit rejaillir sur lui l'image positive qui s'en dégage alors. C'est donc par le tru­chement du procédé littéraire et non par des notations d'ordre sociologique que l'on peut avoir une idée de la situation de la femme en Tunisie au cours de la période où ce roman est supposé se passer, c'est-à-dire la décennie de 1974 à 1985.

Les séquences du livre sont organisées autour de la recherche du sens de la déchirure  entre patriotisme et dépression, et de la recherche des motifs de la dépression entre l'expérience de la li­ber­té et la différence de classe. L'événement décisif est le discours. Si le personnage de la femme est le catalyseur, c'est que les visages des deux hommes renvoient au sien. Dans le livre, la femme, sans ascendance ni famille, est complète à elle seule. Face à l'intellectuel aliéné et au militant de la libéra­tion, elle représente le pays et sa civilisation. C'est le dialogue qui construit l'action [7].

3. La femme interprétante.

Pour aborder une troisième façon de décrire la condition féminine dans les écrits des Tunisien­nes, je vais rester dans ma manière de lire, celle qui se base sur l'analyse de la critique littéraire. Dans "Verrous" [8], Aroussia Nalouti [née en 1950] décrit la situation de la Tunisie au moment des événements sanglants de 1978 à travers le prisme d'un regard féminin. C'est dire, au point de départ, que l'efficacité des hommes est ici mise indirectement en cause. Qu'ont-ils fait sinon produire des dis­cours ? Ils sont paralysés par des querelles idéologiques. Les réunions politiques ne débouchent sur rien ou seulement sur des motions vite oubliées. Les bonnes intentions ne vont pas loin.

On s'attendrait, à partir du titre, à voir exposés tous les verrous qui condamnent la femme. En réalité, la femme qui s'exprime dans le récit, montre bien que ces fameux verrous bloquent d'abord le pays, les mentalités, les coeurs. Alors la transposition des faits, des problèmes sociaux et politiques, à l'intérieur du personnage féminin, leur donne une autre dimension. Le titre évoque une image vi­suelle, auditive et psychologique dans laquelle, de l'intérieur (issue bouchée, solitude, esprit bloqué), on souhaite une ouverture sur l'extérieur, pour inverser la tendance du héros qui a été aveugle et sourd pendant dix ans. Le récit se déroule aussi du milieu de la nuit (heure de vérité et des règlements de compte) à l'aube du jour suivant, heure de la résurrection. Pendant une trentaine d'heures, le per­sonnage passe du déracinement à l'authenticité à travers une crise idéologique et sentimentale [9].

Ici encore, le lecteur est en présence d'un récit de paroles. La narratrice entretient des relations affectives avec les personnages masculins, mais elle en est détachée. L'évocation symbolique repose sur les occurrences des mots "désir" et "étranger". Le vocabulaire est celui de la violence, de la nudi­té et du sexe, dans un érotisme de la mort et de l'oppression politique. Rechercher les éléments de la condition féminine dans ce roman serait le réduire considérablement. En réalité, de manière beaucoup plus profonde, la narratrice est un être à la recherche d'une alternative à la situation de la Tunisie contemporaine, celle de la date de la rédaction du livre, c'est-à-dire 1983.

Le titre "Verrous" évoque la zone où convergent tous les interdits. Le livre cherche à forcer les tabous. En choisissant Paris, l'auteur veut prendre du recul, mieux saisir le sens caché des choses. Ainsi les bouleversements sociaux et politiques de la Tunisie en 1978 provoquent un changement chez tous les individus. Et l'intellectuel a échoué. La véritable école, c'est la rue. Cependant, au mi­lieu des hommes pas très gâtés, le personnage féminin surnage parce qu'il a su comprendre que "les gens ne craignent rien autant que le plaisir et la beauté parce qu'ils menacent la stabilité et poussent à la révolte et à la folie"[p. 66]. Et déjà apparaît le personnage de la Mère, symbole de la Tunisie des profondeurs avec ses injustices et ses grandeurs [10]. On le retrouve dans "Tangence" [11] où tous les espaces vacants laissés par les hommes sont de fait occupés par la mère. Et pour bien rappeler au lecteur que l'on est dans le domaine de la la création littéraire et non dans celui des études sociologi­ques, l'auteur insère un roman dans le roman, par chapitres alternés.

4. La femme symbolisante.

Les procédés littéraires employés par les trois écrivaines tunisiennes précédemment citées nous amènent insensiblement au dernier livre de Nefla Dahab [née en 1947]: "Le silence" [12]. Une pre­mière lecture de ce recueil de nouvelles montre que l'insistance est mise sur la dimension dramatique de l'existence. Tous ces textes se terminent de façon tragique: la mort, la tragédie politique, l'arresta­tion, la séparation, le crime, le viol, la folie, l'évanouissement, la cécité.

Mais cette fin douloureuse est exprimée par transparence pour que le lecteur puisse "ressentir les paroles". A travers les divers symboles employés, une deuxième lecture montre alors que la con­dition est commune à tous, hommes et femmes. C'est celle du triomphe du gros sur le petit. D'où la né­cessité de dévoiler la portée des symboles qui reviennent le plus souvent, à savoir la complémen­ta­rité antagoniste entre d'une part soleil et sable et d'autre part pluie et automne. Les textes partent du vécu local, mais débouchent inéluctablement sur la terre qui est si vaste. L'auteur utilise un style épi­que, incantatoire qui propulse le lecteur au-dessus de la mêlée.

La société fait-elle une place aux réfractaires ? Cette question transparaît dans les textes et montre que la préoccupation de l'auteur dépasse la situation de la femme seule. Par le jeu stylistique qui sait alterner les phrases nominales statiques et les phrases verbales dynamiques, l'auteur fait prendre conscience de l'équilibre nécessaire entre les forces en présence et d'où nul n'est exclu, y compris les réfractaires. Cette situation permet de rêver aux désirs non réalisés. C'est le seul moyen de s'imposer dans la vie, de sortir de l'existence terne et pâle. En effet, cela n'arrive pas qu'aux au­tres. Et le jeu symbolique des lettres de l'alphabet permet de soulever un peu le voile qui cache le mystère des choses. Le silence devient un véritable discours [13].

Conclusion.

C'est sciemment, en toute mauvaise foi, que je vous ai proposé une lecture strictement litté­raire des textes écrits en arabe par les femmes de Tunisie. Il me semble que là réside un enseigne­ment qu'il y a lieu d'enregistrer avec soin. On pourrait évidemment rechercher les notations qui nous indiqueraient, bien sagement, l'état et les conditions de la femme à travers la littérature féminine tu­nisienne. Mais n'est-il pas plus suggestif de constater, qu'à travers une recherche formelle purement littéraire, les Tunisiennes d'aujourd'hui montrent qu'elles ont acquis de haute lutte leur place au soleil dans le domaine littéraire, et ce par la grande porte, celle de la qualité. Reste la partie la plus abon­dante, sur le plan matériel, des écrits des Tunisiennes en arabe, cette classe moyenne de la littérature, qui pourrait fournir des indications sur la condition de la femme.

Jean Fontaine. IBLA – Tunis

 



[1] Sur l'ensemble de cette production, voir notre Ecrivaines tunisiennes, Tunis, Gai Savoir, 2ème éd., 1994, 131 p. et "La production scientifique sur la littérature féminine tunisienne", dans Femmes tunisiennes et production scientifique, Tunis, CREDIF, 1997, p. 83-109.

[2] SA`ID Khâlida: "al-Mar'a wa l-machrû` al-ibdâ`î : fî mustalah al-adab al-nisâ'î (La femme et le projet créatif : sur l'expression La Littérature féminine)", dans al-Mar'a, al-taharrur, al-ibdâ` (La femme, la libé­ration, la création), Casablanca, Le Fennec, 1991, p. 88.

[3] al-Insân al-sifr, roman dont quelques chapitres ont paru dans Qisas, n°4, juillet 1967; al-Fikr, décembre 1968, novembre 1969 et juin 1971; Kitâb al-as'ila, n°3-4, printemps 1996.

[4] al-CHABBI Fadhîla: al-Ism wa l-hadhîdh, Tunis, s. éd., 1992, 191 p.

[5] Causa-Steindler Mariangela : "Une méconnue renommée, Fadhila Chabbi, poétesse tunisienne", IBLA, 1994, 253-273.

[6] al-TABI`I `Alyâ': Zahrat al-subbâr, Tunis, Sud Editions, 1991, 172 p.

[7] al-QARQANNI Ridhâ: Qadhâyâ al-bunya wa l-dalâla fî riwâyat `Alyâ' al-Tâbi`î Zahrat al-subbâr (Les questions de structure et de signification dans le roman de Alia Tabaï Fleur de cactus), Tunis, Université, CAR, 1992, 124 p.

[8] al-NALOUTI `Arûsiyya: Marâtîj, Tunis, Cérès, 1985, 82 p.

[9] al-`AMMAMI Muhammad Najîb: Marâtîj li-`Arûsiyya al-Nâlûtî, al-bunya wa l-dalâla (Verrous de Arous­sia Nalouti. Structure et signification), Tunis, Université, CAR, 1989, 122 p.

[10] TABAI Alia: "La littérature tunisienne des années 80. La mort et ses versions", dans IBLA, n°160, 1987, p. 290-293.

[11] Tamâss, Tunis, Sud Editions, 1995, 125 p.

[12] DAHAB Nâfla: al-Samt, Tunis, l'Or du Temps, 1993, 114 p.

[13] MONTORO MURILLO Rosario: "Desarollo de la narrativa femenina en Tunez", dans El Magreb coor­denadas socioculturales, Granada, Grupo de Investigacion Estudios Arabes Contemporaneos, 1995, p. 299-323.