La langue française vue d’ailleurs

100 entretiens réalisés par Patrice martin et Christophe Drevet

Emina Soleil / Tarik éditions ( Casablanca 2001)

 

Une rencontre s’est tenue à Alger entre écrivains et public,  à l’initiative des éditeurs d’un livre paru en 2001 aux éditions Emina Soleil / Tarik éditions et qui est un prolongement de l’émission La langue française vue d’ailleurs diffusée depuis Octobre 1997 sur la radio MEDI 1. Cette émission  a recueilli 170 Interviews. On en retrouve 100 dans le livre présenté.

Le projet est de donner la parole à tous les écrivains francophones « où le mélange, métissage, dialogue des cultures se donne à entendre et à lire comme l’enrichissement réciproque de ces individus venus de tous les continents, et de cette langue qui leur offre une forme et  reçoit en retour  des trésors culturels  dans la plénitude de ses moyens qu’elle transmet » ainsi qu’il est dit dans l’avant propos. Etaient  présents à cette rencontre Maissa Bey, Rachid Boudjedra, Malika Mokaddem, Maya Nahum et Minna Sif qui ont raconté, chacun à sa manière, leur rapport au  français.

Le public a suivi avec beaucoup d’intérêt les explications des écrivains qui s’exprimaient avec sincérité et passion retraçant leurs parcours littéraires, certains comme Minna Sif étant au début de leur carrière tandis que Rachid Boudjedra, depuis longtemps consacré  par la critique, donnait un peu l’impression d’être à l’heure des bilans. On retiendra cependant que Maissa Bey présente à cette rencontre ne figure pas dans le livre.

L’intérêt de cet ouvrage  est de présenter des écrivains du monde entier aussi bien d’Afrique du Nord et d’Afrique subsaharienne que d’Amérique, d’Asie, d’Europe et même d’Océanie.

Chaque interview est précédée d’une courte notice biographique et suivie d’une bibliographie de l’écrivain.

Retenons que pour beaucoup d’entre eux « l’espace de l’entre-deux langues reste hospitalier » comme l’exprime Abdelwahab Meddeb (p. 76) mais le mot de la fin revient sans doute à Rachid Boudjedra (p.48) : « Proust disait qu’un vrai écrivain écrivait dans une sorte de langue étrangère. Je crois que nous écrivons tous dans des langues étrangères (…)Je crois que les vrais écrivains sont ceux qui ont un vrai lexique qui leur appartient, une vision du monde, un fantasme important, central qui les fait bouger et avoir cette passion de l’écriture. En ce qui me concerne, je crois que la langue française, c’est une passion. »

 

                                                                                        Amina Bekkat