11.--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
 
*
 
si le poème
reste un long feu à vivre
l 'amour
fleur de granit
que perpétue mon sang aux armes de franchise
est plus grand que la vie qui rampe et se déchire
aux ronces que l'angoisse invente en la grisaille
et brûle entre nos corps rongés de vieille pluie.
 
*
 
si le poème
reste un long feu à vivre
ma démarche est le fruit que j'invente en secret
travail de neige en crue j'entre en vivre et mourir
contre haine et silence au cœur de notre amour
qui saigne fleur glacée dans le jour qui se ferme
en l'aube bleue de froid sans plus d'autre visage
 
1.
 
poème
souffle d'amour et de langage en nous plaine déserte altitude et silence souffle d'espoir en croix et neige où je m'endors pris de douce lourdeur comme d'un vin léger où ciel en fête je vibre en l'altitude qui m'enchante et crée la joie qui vous emporte au large parmi les vagues et les oiseaux menteurs.
 
2.
 
poème
astre où m'enchaîne un rayon bleu de joie qui arme en neige dense un jour entier à boire dans l'amitié des roses un soleil ivre qui m'extirpe de la brume où je naquis un jour serment au cœur où l'on essore sueur de neige qui aveugle nos chemins de suie de vieille boue et de couleur sans nom qui trompe tous les yeux.
 
3.
 
poème
par ce temps noir qui saigne dans l'ordure et clame vigueur de l'arbre humain où sont venus se feindre en notre halte dans la steppe intérieure mille et mille moutons brûlés de mort zone interdite au vivre en nous voisins perdus en nuit nomade qui chantons l'azur à vivre et l'herbe sèche prés de l'enfer où nous nous sommes pris.
 
4.
 
poème
éclair brusque dans la nuit de coutume où nous passions le corps troué de mort hideuse et de ciel grave qui s'incruste en notre espoir de pluie d'encre éloquente et de silence audible qui se hâte au soir vers un vieux compagnon un autre moi semblable que l'on tue dans la pierre indicible du cri qui nous sert de visage.
 
5.
 
poème
foire au soleil de juin terre à mourir de vivre d'encre au feu d'armoise sèche où l'on prépare un thé pour le passant que l'on écoute bruire d'être en chemin l'amour qui ose dans nos yeux d'azur que nous savons culte de l'être que nous portons de terre en terre où la verdure sonne au visage qui exulte d'aise en la splendeur gagnée.
 
6.
 
poème
neige qui s'ouvre au grand soleil martyr neige qui croit sur nos cadavres neige qui bloque toute issue neige amère où je bois mon enfance où pieds nus à l'école un enfant chante et danse et s'exhibe au rayon de soleil : mon chagrin d'être pauvre à l'école indigène neige misère absurde torture au feu de givre où j'avais honte d'avoir des souliers parmi l'enfance en loques où j'étais premier de ma classe.
 
7.
poème
foudre en la moelle épinière, parole d'aise et beau silence où se crispe mon corps et se détend l'esprit où germe et s'édifie un homme qui neige en l'ombre de la houille qui nous explose en plein visage et nous écrase et nous porte au grand jour où les hommes sont nus en prison dans leur nuit de silence qui reste encore audible.
 
8.
 
poème
où je m'invente un âtre dans la steppe, halte en la vie sereine et chant de flûte amère venue dire en la nuit son âge au songe fou de nostalgie où boire étanche en nous toutes les soifs et nous délivre de notre ombre de sang qui hurle à la vengeance de l'innocent que l'on traque de mort, que l'on exile hors de son lieu de seigle et de chansons.
 
9.
 
poème
verdure promise au vivre qui s'installe en songe de printemps tenace clairière d'air pur au fruit de neige en l'amandier en fleur que je revois là bas où nous étions enfance au cimetière de notre ville prés de la tombe de grand père en nous vivace et douce image au cœur du souvenir où je conte les miens aux gens de ma semblance.
 
10.
 
poème
fleur de silex et feu de clairvoyant regard force en délire lucide où le vin de l'étoile m'apaise et me rend à moi même à l'insecte au destin que l'instant grave en nous pris de songe et de vent où l'arbre chante comme un homme qui se connaît mortel et parle au cœur blanc du silence où je poursuis un ange que j'adore et qui aime notre amour.
 
11.
 
poème
étrange objet passion du dire dans l'instant vertical qui dénoue l'ombre des présages où l'âme nue s'incruste à mort et nous annonce l'éclair possible la joie de mettre au clair mystère et vieux silence où nous ouvrons le feu sur les spectres sans nom des hommes de l'instant que nous bravons d'espoir en notre temps d'orgueil au vieil azur lucide.
 
12.
 
poème
l'azur gratte la plaie et nous change en secret de pierre en la poitrine talisman je vous protège des griffes de leur hyène qui hurle au clair de lune et vous donne un visage qui s'accorde à l'éclat du plus charmant visage terre où je veille sentinelle grave au premier cri de source au cri de l'astre que je porte en loi de neige et de tungstène.
 
13.
 
poème
petite fleur de feu lugubre j'entre et j'annonce au monde la mort du tyran sans visage qui nous garde en son ombre et tue nos yeux surpris de peur multiple nos yeux nos pauvres yeux dont la lumière ressuscite dés que pleure un enfant dans la nuit sans chemin où notre union raye l'ordure qui délire en nos rues au feu d'encens subtil.
 
14.
 
poème
chemin multiple silence où nous parlons des gestes de l'absent perdu en terre de beau temps dans un cachot où l'ombre supplicie ses étranges captifs au songe de ciel dense et de clairières où nous dansions l'amour la joie de vivre au cri d'épave en l'agonie de l'aube poignardée de givre où nous crions vers le plus beau visage.
 
15.
 
poème
éclair possible en tous les yeux où s'anticipe phrase libre un homme pesant de terre vierge de vigne de hautes céréales et d'oppression pesante au long de l'âge humain d'âge en âge où nous errions victimes de nos mains et de faiseurs de pluie et de buveurs de sang et de tyrans de tous les noms et d'égorgeurs et d'écorcheurs de l'ombre juste des poètes.
 
16.
 
poème
pierre précieuse et diamant que je taille à mon gré selon mon souffle d'être rongé de spectres d'anges promis à ta morsure guillotine au temps de l'étranger à ton couteau de feu nocturne au temps de l'intégriste que je croise en mon chemin de ronces au cœur de notre ville où le gel de la peur bloque toutes les portes.
 
17.
 
poème
piège en voie d'être un vivre un mode de présence au monde un feu qui interroge le vieux miroir de la conscience nue et nous greffe au visage la question que nous sommes censés poser au monde de la pierre infernale où nous mourons de soif étrange entre les haltes où l'on interne en ombre morne au cri sauvage un homme clair et sa réponse.
 
18.
 
poème
astre où je vibre d'être chez moi cet homme simple au merveilleux projet ce réfractaire qui s'interroge et tue le spectre qui hante et reste assis sur le trottoir prés de la mort qui passe nue dans sa voiture de riche et du pauvre qui traîne son ombre docile parmi la foule errante docile qui parle d'avenir et de hyènes en chemin.
 
19.
 
poème
écrit de songe dans la pierre j'exulte d'aise et nie la fleur fermée la flamme froide le mauvais temps le ciel en rogne contre l'aigle l'innocent qui s'explique entre les mains du flic le prêtre qui prêche ordure et meurtre la haine et nous prédit l'enfer et grave au cœur du temple humain neige noire et violence qui bave en nous sa loi.
 
20.
 
poème
silex noir que je taille mot que je crée dans l'ahan du vouloir qui m'anticipe hors de la mort que je regarde éclore dans l'herbe de la nuit brûlée comme un cadavre au soir de rouille amère où l'on étrangle un homme en la caverne atroce où nous faisons du feu pour éloigner les hyènes et les fous chargés de nuire à mon visage par subterfuges d'ombre et vieil espoir en sang.
 
21.
 
poème
or que j'extirpe au soir où nous rêvons du mot étrange qui nous aide à contempler l'azur et nous éclaire comme une lampe amie qui orne notre veille or que j'extirpe du granit de mon temps des yeux pourris de haine là bas hors de l'humain où je gagne mon cœur à mourir de beau temps hors des pièges de l'ombre au multiple visage.
 
22.
 
poème
brusque éveil dans la pierre que nous avons au cœur souvenir de ciel ivre d'espoir en transhumance de grande neige et de parfum d'encens et de benjoin au soir du vendredi dans les rues de la ville souvenir qui remue la joie de notre enfance au fruit de source vive qui s'est ancrée en nous voyageurs sans boussole portant nos talismans au grand matin d'augure et de présages.
 
23.
 
poème
j'entre en pays de pierre et de salpêtre où l'on parle en secret de la splendeur future qui naîtra de nos mains nous que l'espoir construit sur toute terre où l'on nous néantise afin de nous voler corps et pensée notre être : le seul bien qui nous reste à sauver par n'importe quel astre en chemin sur la terre.
 
24.
 
poème
salve contre la mort qui se noue à nos corps à notre âge qui se brise en silence mais garde le premier feu natal en son lieu de ciel ivre où nous crions parfois contre l'horreur nocturne qui saigne sous nos yeux nos compagnons d'air pur et de travail et brouille en nos chemins de vie et d'aubes mûres espoir ombre et parole.
 
25.
 
poème
intrusion dans la vie et mise à nu de l'être sous la croix qui reste ouverte à l'horizon des gens bleus de givre dans l'étendue du soir qui descend parmi nous et sème en nous la fleur nue de sa joie de merveille en chemin dans un réseau d'argile en crue qui nous emporte au large où vont tous les enfants de l'aube.
 
26.
 
poème
liaison claire entre atome et planète où veille sentinelle grave un spectre sans parole qui herse notre corps d'argile et troue de mort ignoble la cœur rouge de mon frère sonore instrument de notre vieil amour des hommes sans visage à vivre en raison de la loi qui crée neige et supplice et nie l'arbre en chemin entre l'ombre et la chair.
 
27.
 
poème
l'étoile qui déclame feuille bleue du silence hante et piège mon cœur qui parle au vide et se retrouve dans la foule plus solitaire que l'étoile et se contemple à l'aise en son jardin de fleur au son multiple et dans sa course au vent du soir vers la plus haute barricade dressée en face de l'échafaud de notre plus beau rêve.
 
28.
 
poème
éclat de source dans la nuit de peur qui nous attend casquée de fer munie de mort coupable d'encre de l'écrit de sang qui nous décore à temps et tente de nous braver d'horreur et de tuerie blafarde au clair de lune triste qui germe en notre ancien supplice et nous dénonce au crime à l'intégriste inscrit dans notre nuit de vigilance.
 
29.
 
poème
j'entre en terre d'exil la terre est mon village et l'oiseau clair que j'aime mitraille à cet instant l'azur de notre ville qui s'orne du chant des prosternés: mélange d'être et d'hypocrites au songe de créateurs de haine en ce temps de mort ivre d'ordure où nous errons au soir en nos linceuls de spectres sans espoir de vivre.
 
30.
 
poème
rose nuptiale un arbre ouvre en bourgeons l'amour au cris de soleil où l'on se danse en la clairière où passe un enfant bleu qui chante en notre vie enfance au regard clair enfance au long cri de misère rongée par la vermine à tous les coins du monde où l'on exploite la pauvre herbe humaine qui se connaît la proie au chagrin de granit.
 
31.
 
poème
cri d'enfance en la mort des tyrans sans visage ni pitié pour l'éclair au temps âpre qui nous charge d'exils en nostalgie de pierre au cri de fleur subtile de nuit vaincue au long de l'âge qui nous sculpte en terre où l'homme est plus précieux que l'or l'argent le pétrole et l'atome et votre ombre de chiens dont vous créez un monstre.
 
32.
 
poème
cri de conscience alarme au feu qui brûle en la poitrine au ciel en deuil de mort experte en subterfuges alarme au cœur surpris de fange et de venin et de lèpre au visage où le poète signe d'être un oiseau pris dans la glu du songe que la nuit maltraite en chemin d'ombre nue où l'être humain se crée et s'anticipe.
 
33.
 
poème
soleil en croix qui hurle sous la boue la cendre les débris du crime soleil en croix qui sonne fier comme l'homme au projet de merveille et d'azur où nous nous construisons d'âge en âge du temps où nous faisions du feu pour croire la chaleur sous la plus triste neige dans le plus vieux taudis et nous parlions d'amour à la plus humble violette.
 
34.
 
poème
ordure au front des exploiteurs du sang qui vous décore au soir d'émeute et de printemps ordure aux yeux du criminel sans être et prostitue son corps et sa pensée pour un peu de pouvoir sur le peuple qui saigne au dedans de lui même de si vieille blessure que la mort qui nous garde en sa geôle a raison contre nous qui parlons du ciel vide.
 
35.
 
poème
éclat d'azur au front de la jeunesse éclat de perle en notre fange d'astre où j'explose au creux de la verdure en transe où l'on se crée en cri d'oiseau qui loge dans son aile air pur de délivrance hors de la cage ivraie qui se noue dans le corps surprenant de la rose mystique qui nous assemble au soir où notre jour se ferme.
 
36.
 
poème
bâton de pèlerin en chemin vers l'amour qui le porte à mourir au contact de l'aube soir d'exil solitaire dans les rues au long chemin de pierre où l'on souffre en secret de nostalgie de nos jardins brûlés de rose où vivre attend de naître au siècle qui nous somme d'air libre en ce temps noir de sang que nous saurons passer comme un long jour sans pain.
 
37.
 
poème
conscience claire d'être en marche vers l'étoile le vieux chemin de l'homme en prise dans la nuit avec la bête immonde qui entre dans la danse en feu et supplice brutale l'ange de neige qui la tue et clair nous apprivoise et nous indique à l'horizon du vivre la grande étoile rouge qui nous enseigne terre au soleil libre et terre où l'homme germe en pays de beau temps.
 
38.
 
poème
éveil de source dans la pierre éveil d'azur en notre vie de terre en sang d'air noirci de laideur d'eau stagnante en l'amour et de feu de sel noir qui crépite à l'ouïe de l'enfant qui rêve d'être un lecteur d'allégorie multiple et d'hiéroglyphes ancrées au monde dans l'instant vertical où l'on apprend en plus des gestes de l'ancêtre notre avenir d'éclairs.
 
39.
 
poème
éveil de source dans la pierre cheval fou de salpêtre dans la steppe où fleur libre je passe pesant un millénaire en poudre dans mon bissac où n'entre et se ne glisse plus de vipère froide de venin lugubre en chemin vers la mort que nous savons possible en notre peine d'astre au grand feu solitaire en marche d'ombre nue vers la nuit qui nous hante d'exil.
 
40.
 
poème
éveil en l'aube mûre vers laquelle nous crions notre espoir de voir un jour la fleur de sang subtile science nue de l'exemple renaître en notre temps de veille contre la mort de soi qui râle en notre vie nocturne comme un souffle d'air pur et nous ouvre au ciel âpre où chante l'oiseau clair de notre ancien lignage.
 
41
 
poème
éveil d'astre en ma ruine éveil en l'ombre nue et beau silence audible appel sans récompense roche dure où j'inscris le vieil espoir de l'homme qui se connaît sauvage au soleil terne qui brûle en croix les siens et nous délaisse sur la terre où nous parlons du siège de la ville et d'alhambras promises au feu d'enfer qui neige encore en la mémoire.
 
42.
 
poème
éveil en notre éveil qui chante fleur d'exil atroce un homme qui s'enivre loin de la nuit natale rose mystique et neige en l'acacia en fleur après la pluie de l'aube au long chemin où nous crions au soir qui signe sur nos mains d'argile dans la rue où kouider psalmodie à voix pleine verset bleu du Coran et nous laisse au supplice où nous jouons à vivre.
 
43.
 
poème
pierre précieuse en l'explosion de l'astre qui vous parle en secret de l'amour qui s'énonce en petite fleur bleue au seuil nuptial du dire où nous créons chair en délire l'azur qui nous extirpe des locutions d'eau morte du vieux proverbe en suie de gel où nous naissons de rien gens de peu sans visage gens de rien sans parole et gens d'être sublime.
 
44.
 
poème
ascèse pure ascèse de l'être le plus simple qui marche parmi vous anonyme et secret portant sa vieille lampe à huile et vous pénètre et parle au cœur de votre cœur de son plus clair visage que vous comprenez mal hélas malgré son cri qui perce votre écorce et vos prisons de sable où l'on farde en secret les tyrans sans visage.
 
45.
 
poème
à ras de terre à ras de l'herbe prolétaire à ras du songe où s'est perdu l'absent frère dans la campagne éteinte à ras des cils brûlés de notre enfance en nous d'étrange peine en nous où passe lune traînarde au bas du ciel en cendre en notre vivre à ras des yeux de cristal bleu où rêve enfant épris d'azur un homme comme vous sous un fardeau de fiente.
 
46.
 
poème
horloge et glas qui sonne en notre corps où clair le soleil frissonne d'être en notre ombre un feu de feuilles mortes que le vent épouse et répudie selon son gré de vent qui passe dans un cri nuptial où l'être est ce visage au verbe de printemps autre automne en nos yeux de vieil azur lucide où nous crions en vain vers la lumière en armes.
 
47.
 
poème
source nue de l'éclair qui brame en notre amour des êtres nus de l 'antan resté vierge en notre âme profonde au paradis perdu là bas prés du temps végétal qui orne en notre veille l'instant notre éternel instant où d'être en être la nuit cousue de chair s'illumine en silence et gave en notre temps de pierre sa joie sa grande joie sonore.
 
48.
 
poème
source nue de l'espoir qui nomme par leur nom multiple les nains au cri de fange l'arbre innocent qui pleure en notre vie coupable de ciel ivre et d'oubli du soleil où mon frère en chemin tombe en l'ornière et se redresse plus libre que jamais face au ciel indicible qui pénètre en son corps de lumière qui dissout les nuées.
 
49.
 
poème
grâce d'être un visage entre vivre et mourir entre l'ombre où je luis et l'espoir que je porte au creux de la ténèbre qui ose en mon silence ciel de brume en l'eau morte où se noue aube mûre au cri de ciel mortel le chagrin qui s'étoile à mon front de victime et nie ma force simple de son ordure au temps desenteur noire.
 
50.
 
poème
grâce d'être un visage au miroir de l'oubli fleur d'acacia que nous mangions en notre enfance larme en cristal de roche et beau diamant que j'use au soir de givre et de ciel ivre et fou de l'étoile au feu d'or qui nous éclaire encore et clignote en la source enfantine où nous buvions la vie que vivre chante dans mon pays où l'instant parle en notre langue.
 
51.
 
poème
grâce d'être le vin qui enivre mon frère à tous les coins du monde où je suis en secret chair brûlée de morsure un astre que l'on tue d'anesthésique drogue amère de lettre de cachet multiple et d'encre noire en rage où l'on inscrit sinistre mort à l'humain en neige que l'on traque d'ordure de délateurs fous de haine brutale et complices de l'ordre qui ouvre en nos jardins son ombre et lâche contre nous ses chiens.
 
52.
 
poème
grâce d'être en l'amour l’éclair qui s'est épris de nous de notre corps d'argile douce que ronge de feu blanc au signe de crotale à face d'homme au lourd venin de songe noir où l'on pénètre en l'eau stagnante où germe la misère la misère qui tue de faims de soifs de lèpre de nuit menteuse d'eau morte polluée de pus de religion perfide de science fausse et de mystère que nous portons en nous comme un cancer de feu.
 
53.
 
poème
grâce de luire au grand soleil que j'aime et que j'offre au visage de mon frère pauvre qui s'esbigne en la nuit en silence pour échapper au siège de la ville mort promise à nos yeux par l'ombre du vainqueur qui rôde en notre sang en terre où j'agonise dans un dernier sursaut de bête prise au piège de l'instant cruel où l'angoisse nous tue.
 
54.
 
poème
grâce d'aimer jusqu'au supplice un beau visage où l'on exulte hors de la pierre où nous signons l'arrêt de mort subtile qui nous arrête de mourir pour tout ce qui n'est pas le plus humain visage : notre lignage de spectres hors de l'horreur qui se conjugue à notre vieil espoir où naître prend visage et saigne.
 
55.
 
poème
vivre au soleil nu de franchise nue et de présence au monde de l'argent brutal où l'on s'esquinte à vouloir vivre comme un bourgeon d'avril cri de printemps humain des pauvres de ce monde cri de nature et d'être au feu de science exacte terreur d'être un nuage au grand ciel de septembre terreur d'être l'instant du poème où je luis.
 
56.
 
poème
sarment de vigne encre de sang neige infernale et fruit de chair qui se pavane libre au creux des rues sans joie où l'on bavarde au soir à perdre haleine sans espoir de silence et de sens que la noria des jours vécus sous terre dans l'ombre du chagrin qui pèse en nous sa charge de vieil arbre au givre incandescent de l'être.
 
57.
 
poème
sueur de sang au jardin noir qui nous enferme dans la pierre dans la pierre que je sonde afin que luise l'ancien feu grand feu natal qui ouvre en nous sa joie et nous ressemble dans la steppe intérieure que le soleil enivre de son cri de sable et nous crée ce visage que nous portons de fête en fête au verbe de printemps.
 
58.
 
poème
soir de supplice étrange que nous savons mortel au corps du vieux poète qui nous habite hors de l'éclair subtil qui se joue en ciel ivre de nos yeux et ronge en notre vieil exil notre vie de ciel noir au quotidien de plomb: ordure au cri fatal du sang qui brûle ma mémoire de nostalgie d'air pur et me répugne d'être un froid de reptile.
 
59.
 
poème
j'agonise en la houille des ans sur mon grabat de pierre douleur à fendre glace ombre impie que le temps sans raison laisse entrer dans ma geôle et grave dan mon corps de bois dur où j'incruste l'amour qui nie le vieux poids de la meule que je porte à mon cou corps prisonnier de l'âge qui me courbe vers terre et me laisse au supplice.
 
60.
 
poème
j'agonise en la houille des ans où la nuit empuantie d'ordure au grand soleil sauvage qui brouille ma parole se charge de mon destin d'écume que je ne comprends plus malgré mon expérience de vieil enfant de pauvre ombre soumise au silence et de fou prisonnier d'une image qui m'aide à pénétrer les êtres que l'orgueil enfle comme des outres.
 
61.
 
poème
j'agonise en la houille des ans et je saigne en secret au dedans de moi même où je suis peuple en croix otage d'ombre amère qui nie mon existence : corps et pensée où veille un mercenaire arme au poing de la mort qui m'habite d'air noir où mon secret s'affiche au front du vieux tyran aveugle qui s'étonne de ce cri de sang qui passe la frontière.
 
62.
 
poème
j'agonise en la houille des ans et je n'ai d'autre espoir que mourir en silence las de ce temps nocturne où nous osons à peine fendre la pierre noire où l'oubli qui brûle en notre sang malade aux pulsations d'amour de l'être qui n'oublie pas l'azur qui règne dans ma vie en ruine et s'orne au jardin bleu de roses et d'acanthes du feu de mes entrailles.
 
63.
 
poème
fleur qui s'invente nue dans la carrière du langage notre vivant complice homme en quête de l'être homme en quête du signe qui nous révèle au soleil clair de la conscience mise en clair de l'amour que nous portons à l'astre bleu du songe où s'ouvre la clairière où l'enfant joue on âme au flanc du désarroi du monde qui s'avère de plus en plus étroit.
 
64.
 
poème
foudre qui parle à l'homme qui s'électrise en plein éclair et se conte en silence à tous les paysages, étreinte de l'espoir qui saigne dans la foule transie de froid et d'horreur étreinte d'azur âpre qui recommence en nous la chanson du poète dont s'étonne la rose mystique au regard de la perle de sang où j'oublie d'être libre.
 
65.
 
poème
fleur de lumière atroce un homme clair s'invente au grand soleil sonore et nous frappe au visage beau faiseur de joie qui entre dans la danse au soir de brise en l'altitude de l'été et pleure en nous sa nostalgie d'étoile au front nu du jeune homme que révolte l'ordure où l'on se noue sans fin au microbe du mystère.
 
66.
 
poème
phrase éblouie d'éclat de neige que j'adore et source que j'oublie parfois malgré ma soif le vieux mal qui me ronge au cœur de l'exil qui se ride à ce front que n'éclaire aucun jour pas même le poème ignoble où l'on exhibe mon cadavre sur la place au soleil qui nie le corps du vieux poète infirme dont s'extirpe l'azur.
 
67.
 
poème
rayon de lune triste en mon gourbi crasseux où germe l'aventure vers les pays de mon enfance au ciel de pourpre et d'or loin de la nuit où j'aime boire le vin clair de l'étoile qui s'apaise en mon sang fou d'espoir plus concret que le pain chaud du rêve où je bouscule les nains et leurs démons du songe de cristal qui germe dans mon sang.
 
68.
 
poème
obscur poème où passe un oiseau bleu mise à mort de l'ordure qui hante nos jardins de sa mauvaise haleine tripe au soleil qui marche dans la vie du pauvre où se révolte un homme au feu d'armoise sèche et de salpêtre senteur de steppe nue au vent du soir serein où l'angoisse se nie dans l'orgueil du cheval qui passe en notre chant.
 
69.
 
poème
obscur poème où plane un oiseau clair entrée en lice au grand matin de cendre aux branches nues de l'arbre le plus sain, le plus prés de notre être en soif d'un songe de chair vive et d'un regard qui se porte de la fleur incandescente à l'étoile qui nous captive et ronge en notre sang subtil un peu de l'ange qui nous aime.
 
70.
 
poème
vigne qui saoule et nous éveille hors de la pierre nue acte fatal de chair qui nous ramène à flanc de neige vers la fleur violette qui nous crée un visage d'archéologue de l'être qui découvre un palais à partir du poème où se brise d'azur sa chanson de poète au miel grave de l'aube qui le range en l'histoire au cri bleu de légende.
 
71.
 
poème
foudre qui cloue à notre front l'espoir qui nous ancre en ce monde d'acier et de bombe à neutron, l'avenir qui aime en nous ce bleu de méthylène qui protège nos corps cernés d'azur sauvage et de vipères au venin noir où mithridate au cri multiple fraternise avec nous dans les souks de l'effroi parmi la foule dont s'éclipse l'horreur.
 
72.
 
poème
obscur poème surprise d'être fontaine vive au bord du vieux chemin romain qui mène vers la nuit d'argent de la cascade blanche où notre soif s'étanche garçons et filles en la verdure au cœur étrange de la fleur que nous n'osions toucher de peur d'éteindre ce feu d'azur qui songe encore en nous au soir où nous étreint le dire.
 
73.
 
poème
chance d'être un volcan qui se surprend un jour en lave vers la mer qui s'attache à ses rocs et brûle en ses coulées les arbres du printemps féroce où nous touchons à quelque chose qui sonde en notre profondeur un lieu d'écume qui songe à l'altitude, point culminant du dire où nous tissons d'algèbre dense et d'azur ivre au plus beau ciel de l'être.
 
74.
 
poème
obscur poème j'aide à notre âge l'arbre brûlant du dire qui m'aide à vous sourire enfants de notre ville qui ancre dans la vie de ce monde un homme au vieil espoir en croix prés de la source où sont venus les prédateurs nuire au soleil de l'être les bourgeois sans plus d'autre présence que pesanteur de meule au prestige sans fin que notre pauvre corps.
 
75.
 
poème
cri de lumière atteinte où s'incarne en l'amour mon pauvre frère au jour aveugle au soleil terne au ciel jaune d'angoisse folie de dire à tous les courtisans que l'empereur est nu dans ce monde en charpie où l'on châtie le juste en pierre d'ombre aveugle qui s'éternise en notre piège et se noue en légende que chante le poète.
 
76.
 
poème
augure fleur de ténèbre atroce au cri d'azur tenace au cri d'azur tenace et neige éclose dans la nuit de craie et d'amertume où l'on se charge d'être en l'essentiel courage qui orne de printemps subtil ce temps de suie que nous savons mortel au pauvre qui s'incline et saigne sous l'ordure où nous parle parfois l'espoir que nous aimons l'espoir contre les chiens de la démence.
 
77.
 
poème
espoir où j'agonise feu de pierre au visage engourdi de froidure fer rouge sur la plaie du crime qui nous ancre au lie de terre noire où nous entrons mourir face au ciel noble et triste qui nous reste à vivre au cœur du beau miroir qui nous change en martyrs que l'on insulte aux fêtes où l'on sable en orgies le vin de notre amour pauvre amour sans défense en l'ordalie de l'aube.
 
78.
 
poème
obscur poème éclair de sang violent chanson d'astre au cœur lourd de silence vertige qui nous gagne à l'instant où je pose mes mains comme un oiseau sur tes hanches inquiètes femme au cri de corail qui germe dans ton sang dans l'instant vertical au ciel d'orgasme obscur poème où j'oublie notre mort dans la nuit fratricide.
 
79.
 
poème
obscur poème où la suie du tadjine se grave en bâillons de feu1 ah douce nostalgie de la fleur de l'enfance où je me porte à m'ancrer dans le temps qui étanche mes soifs de naguère de la sueur de vivre où je tremble à mon âge comme l'enfant pris de silence que j'étais en proie au ciel d'angoisse et des questions dont je garde le sens inscrit hors de mon temps.
 
80.
 
poème
obscur poème en l'ordalie de l'aube où je tue l'arbre noir qui nie ma soif d'ancêtre pris dans la glu du vieux complot de mort ourdi contre les miens au regard fou d'azur et de lumière sainte dont nous gardons l'espoir d'être à nouveau l'amour qui nous ronge d'exil dans l'enfer indicible où nous crevons de faim.
 
81.
 
poème
obscur poème enfant brasseur de joie et de tumultes d'ombre et de parole où l'on se connaît libre obscur poème délivre moi de la folie bavarde où nous parlons sans rien nous dire : le message est ailleurs errant comme épervier dans la nuit sans visage siècle d'or libre hors de sa gangue d'astre et beau silence audible où notre amour se crée.
 
82.
 
poème
obscur poème un homme hors de l'écume sans passion de l'âge traverse mon beau ciel de brume et sonde mon beau chagrin qui neige fleur libre au soleil qui brusque en notre sang la nuit morte de froid le gel noir de la source où sanglote un enfant dont s'écaille l'azur eau vive dans ses yeux de perle où l'ennui crée un monstre.
 
83.
 
poème
chaque mot que j'écris brise un miroir de pierre où je saigne d'horreur contenue qui s'exténue à vouloir nous surprendre au tournant de la rue où veille ombre de sang quelque griffe de mort chargée de nuire au chant de l'être que porte comme une étoile au cœur au rythme clair des pulsations de l'aube où j'assassine un astre au songe bleu d'orgueil.
 
84.
 
poème
chaque mot que j'extirpe de ma chair brûlée est un morceau d'azur qui m'aide à comprendre le sens pur de la pierre où l'on enferme un homme pour oublier le printemps qui enivre mon frère du plus lointain rivage qui nous lie à l'éclair du visage où s'enferme en voyance intérieure un homme pauvre et triste au long de l'âge en feu où la mort nous révolte contre l'ombre mystique.
 
85.
 
poème
cri de fleur que le poète extirpe de la pierre et donne à l’être nu d’être pauvre et sans nom hors de la fête pétrie de luxe et d’insolence triste à mourir du vide atroce qui le courbe vers nous que le soleil déchire de ses ongles fous de chair au gré de l’âge en croix qui nous dicte un visage au cri flagrant de pierre intense où j’entre pour échapper à la colère du maître fou de n’être rien que mort tapie guettant le plus serein espoir.
 
86.
 
poème
chagrin de pierre nue sans burnous de lichen sans plus d’autre chagrin que ce mourir de rage et de violente écume qui nous prend face au crime sans nom qui nous détecte hors de l’espoir où nous entrons feindre à mourir les spectres que nous rencontrons au détour du chemin pris de haine pour nous et leur propre miroir au secret de lourde pierre d’astrale voyance que nous chante l’amour d’être à nouveau l’amour.
 
87.
 
poème
la couleur prend visage et nous venge des spasmes que la nuit fétide où nous errons délivre dans les rues de la joie qui nous annonce nus de silence vierge hors de vos pièges de froideur qui givre notre amour du temps de pierre où l’on s’égare pris de mépris hostile pour tous les visages où nous ne pouvons pas entrer pour y porter nos gerbes de chansons à dire au siècle où le silence gagne son plus terne visage.
 
88.
 
poème
terre à gagner de haute joie vigne dense où nous dansions vie et couleur d’orange douce aux lèvres de l’être pris de travail et cloué face au mur qui nous dicte les noms des gens passés des gens partis loin de nos yeux troués de nostalgie de neige et de douceur que nous vivions de terre en terre au fil de nos rencontres où la joie tue la mort qui nous cerne de givre ô froid où nous restions vigiles face à l’ombre des nains mal vêtus.
 
89.
 
poème
que l’on braque sur nous qui ondoyons de luire poème fusil de bois ancien pétrifié dans le sable que le vent lâche dans la nuit de pierre au long chagrin de source éclose un beau matin au cœur de hyène de ténèbres qui nous somme d’être outre danse en la nuit la fleur parfaite au cri de sel
qui bouge sous la dernière braise qui chante et nous délace de la glace nue qui reste en nous depuis le jour où l’ombre nous troubla de peur.
 
90.
 
poème
être un feu sous la terre un feu dans la tourmente aveugle qui nous scie la gorge de sa prière impie qui brûle en nous les effigies du vieil espoir qui nous habite de sa candeur d’enfance nourrie de joie frugale où le soleil risque sa vie de petite violette fleur de granit au règne d’astre qui hurle en croix face au cri de la foule qui passe heureuse d’être nue dans la ville où je veille en colère contre l’orgueil des nains en transe .
 
91-
 
poème
le soleil saigne à ma fenêtre j’augure vigne possible et joie de la moisson rouillée d’or en chemin d’être en l’orgueil du dire un cri de fou qui ose peindre ce déclin des choses et nous infuse la clarté qui danse ivre d’azur dans ses yeux pris de la houle claire que l’éternel instant délivre du cercueil plombé qu’il habite sous terre parmi les nains sans étoiles et sans être à chanter pour la joie la grande joie de vivre .
 
92.
 
poème
l’outre gorgée de honte que vous avez au cœur se dénoue de son pus le mot reste l’éclair qui change terre en fruit de la plus haute cime en feu de pierre qui exulte et vous exalte au front du jour qui sonne à flanc de neige haute à flanc de peine hirsute mais le poème explose en lave pure et vous sortez de l’eau stagnante de la mort pour entrer dans la vie fleur au songe d’espoir qui gagne l’azur qui change et nous attache à son destin.
 
93.
 
poème
augure neige douce à mon front qui construit la douceur où la couleur s’incarne possible en la tension qui germe en la moisson diurne où nous disons l’or qui s’amasse en gerbes chaudes de plénitude solidaire de nos refrains âgés de travail clair et de sueur de vie de main tendue vers le beau fruit que la lumière cerne du vaste espoir où notre amour s’écorche à se créer sur terre quelque puissant refuge d’eau vivante : demain.
 
94.
 
poème
on s’y invente d’être et de chansons où nous plions à notre loi à notre usage fleur de tungstène et de courage la vie sur l’asphalte du rêve où l’on se crée soleil crachat du dieu qui nous accable et luit au cimetière où l’herbe de l’oubli saccage tous les songes que l’on fabrique au long de l’âge humain dans nos étreintes d’algue sèche et de couleur de honte beau temps de mort brutale qui brouille nos chemins de suie.
 
95.
 
poème
feu de vengeance nue hors de la pierre hostile où nos pas sont restés englués dans boue du silence qui nous ronge de givre et ne s’excuse pas d’être sifroid si long à vaincre que nous perdons la terre notre dernier refuge caverne haute où nul n’aborde le jour franc que nous tissons de la source à l’étoile qui saigne en croix à notre front et d’âge en âge hante nos songes et notre vivre d’herbe et de morne lichen qui nous parque au soleil.
 
96.
 
poème
éclat d’orgueil fatal qui nous hisse hors des jours de saccage à son bord vers quel triste archipel où la mort qui nous enivre garde derrière tous nos gestes derrière tous nos actes sa répugnante face qui grimace nue dans la nuit sans raison où nous pleurons de honte la vie qui se questionne dans un sursaut d’orgueil et se farde d’âpre espoir de douceur que nous ne pouvons plus créer à partir du chagrin de la fleur sans défense.
 
97.
 
poème
proverbe calembour cri de couteau fleur solitaire qui germe et tue la mort sanglante qui nous traque en nos confins d’espoir au creux des rues que nous pavions d’argent et de sang noir au goût du maître sans lois pour se garder des yeux des explosions de joie rebelle à tous les cris de la laideur vécue jour après jour dans la grisaille de n’être plus que ce spectre sans être que l’on rencontre à tous les coins de l’existence.
 
98.
 
poème
fleur possible à l’instant d’être libre à l’instant de la mue sans visage qui nous tend son plus gentil miroir d’herbe jeune et de hautaine loi dicible au vent qui traduit chaque éclair par la bouche de feu du poète qui chante clairvoyant la venue de l’oiseau bleu du temps qui fonce fou d’azur et nous répète sa joie de violette fanée qui se délivre en nous de sa froide prison où le parfum reste la flèche qui nous tue et ressuscite l’ange.
 
99.
 
poème
reste à jamais notre refuge contre l’horreur que nous avons des hyènes et de leur rage qui hurle en notre jour de morne suie qui nous tue à rebours de l’espoir que nous portons au jardin bleu du rêve où nous étions les rois de ce monde innocent qui nous berce en secret de son langage d’or et nous invente de jour en jour plus humains que la veille qui dénonce nos yeux perles d’espoir chagrin qui sue sueur de sang de notre corps brûlé au soir où les oiseaux de l’aube orphelins de l’étoile se font signe en chemin dernier signe de vie parole d’astre et larme au feu de pierre froide où nous entrons nous dire force en délire et neige où l’oiseau qui s’englue s’ignore et ne reconnaît plus l’azur le grand azur que nous aimions paisible et beau comme l’enfant pris au jeu où notre soif oublie le chant de la fontaine nue qui songe en nous de ciel violent et d’énergie en transe rut de guitare soif de lumière hors de l’étang où stagne la lèpre du chagrin que nous taisons à mort dans un silence sans pardon ni faille secret des jours gagnés de haute lutte contre épines chardons nuit fétide de ronces et nous même enchaînés sous la terre où notre jour viendra luire à nouveau sur tous les cauchemars dont nous ne savons plus le nom de pacotille étrange à notre joie de terre à vivre hors de l’étreinte des rustres de l’instant que nous bravons parfois de notre juste exemple de fleur qui trouble leur plus odieux visage ah gens de haine pourris de fausse algèbre et de pauvre pouvoir de nains fous de leur de leur propre boue qui saccage nos yeux du crime que leur front de honte affiche prés de la tombe où l’on enterre un juste au nom d’éclair lucide et de vivre sans plus chaîne ni de tabous au corps que la joie solitaire d’être enfin libre et nu face au chien du destin.
 
*
 
Poètes
hélons nous d'âge en âge et retrouvons en nous le goût de toute chose vive qui gicle espace libre en feu où la candeur en âge d'être en âge de soleil ivre en âge de lumière en joie où l'être humain se cache dans sa caverne d'ombre dans son taudis moderne pour sauver le feu le premier feu natal où nous nous surprenions en nos éveils de neige ancien songe gonflé de corps percés de nuit sauvage de cris de pierre en sang oui la pierre saigne en notre hiver malade d'être sans loi qui nous préserve de la rumeur du crime tapie au coin du cœur qui neige en soifs de force naine en cris de l'astre nu bleu de froid et d'azur sans acte et plus d'autre chanson que le flagrant délire de la lumière noire où s'énonce le feu en meurtre de parole grave en grand silence au creux des rues de nos villages de travail calme et serein de vieil azur qui sonne le tocsin terrible des jours de glas où nous crions espoir et cohésion des corps sous le gel de mort que la nue glisse en nos os nus de pierre aveugle où la couleur en feu se ferme au soleil âpre et germe sous la pluie d'effroi et de silence en crue long cri de peur nocturne un être qui se forge à se construire de songe de vin lourd de pierre d'ombre de lumière agile de douceur de lichen et de l'éclair de sang viril qui chante parmi nous sa joie d'être parole en fleur de ciel où s'arme au seuil de l'être le printemps du seul frère que j'aime acte et fruit de travail qui nettoie notre nid de la fiente imprévue du bon soleil qui brûle ordure et neige au feu de vieil azur vorace où pleure un prisonnier aveugle d'être sans jour à vivre la couleur nauséabonde du gardien fou de son prestige de nain froid face au miroir singe cruel au regard noir qui parle à l'aise et se grimace.
 
*
 
Poètes
hélons nous vers ce pays hélons nous d'âge en âge hélons nous de ciel âpre au soleil fleur de raison de sève de verdure sonore chansons d'azur de longue pluie patiente pluie de neige en la vigne longue pluie de ciel rouge d'effroi ténèbre où l'on enterre un astre hélons nous de lumière de gel noir et de sang douce odeur de terre après l'orage herbe cassée feuillage triste où nous saignons entre l'écorce et l'être au dedans du vieil arbre où la sève nous brûle plaie de sève et de sang la nuit brûle en la nuit le secret du prophète son ciel est parmi nous portes closes de givre et pensée dans l'azur l'être humain reste un temple où je me ferme au cri de l'aube inquiète de ce deuil blanc qui germe sous le sac et la cendre :cendre d'atome sur nos corps dans notre espoir nuages en notre ciel paisible et mort à ras de l'aube ah chair pourrie d'écume sous la braise horreur d'être lèpre et famine lèpre au visage silence sous la meule hideuse tyrannie au poids de nuit menteuse où l'on nous croit bernés de subterfuges de ciel vide de singerie savante horreur être un soleil sous terre feu souterrain en voie d'être une étoile en voie d'être un poète inventeur du langage et semeur de conscience en la brute au sommeil de vin léger et lourd en l'herbe amère de ma sœur la femme au cri d'aiguille en sang femme que je confonds à nous perdre à jamais au soleil de l'ancêtre.
 
*
 
Poètes
hélons nous de soleil en soleil où nous nous construisons d’être en être seul chemin qui nous reste dans monde de songe où régner nous apprend que la vie n’est pas rose mais reste un merveilleux pays qui s’orne grâce aux mains que l’on torture hélas au long de nos chemins dont nous prenons en charge le froid le deuil la joie pourrie de singeries le lourd secret des tyrannies que notre honte excuse plie l’échine sous la pluie de sang qui tisse notre triste cortège d’angles fous de terreur qu’il nous incombe de réduire d’éclipser de notre vivre où le poème reste une arme qui nous préserve et sauve de la boue des nains qui nous en pris en haine en ce siècle où l’ordure triomphe et tue l’être d’azur au pouvoir de soleil : rendre la vie à nos martyrs rendre l’espoir au ciel épris de grâce de jours soyeux en toute halte où l’on respire bonté face au deuil des oiseaux du rivage eux qui sont dans les yeux cet éternel miracle qui s’offre au soleil et nous offre de luire dans l’instant fugace où nous crions vers la douce douceur d’être un frère de chair de sang et d’os et non pas un fantôme de sel prisonnier d’être prisonnier de son âme des liens forgés au long des jours au long du vieux vacarme qui brouille l’horizon qui garde la promesse de l’amour qui nous aime si bien que nous restons hors du silence ce lien brûlant de sève acide et de tendresse pour la plus humble violette et le moineau du dire calme où notre espoir se crée au profond du miroir qui nous venge des jours fous de laideur et de justice mise à l’encan sous l’insulte du crime.
 
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            Cher Monsieur,
                                  
                                  à vous pour commencer l'extrait n° 11 de l'alphabet de l'espace et porte à votre connaissance la suite de mes écrits.
 
Inscriptions                                       ---------   20  poèmes.    
            
Fleur étrange du dire                          ---------   10  poèmes.
 
De notre rive à l'aube                         ----------   10  poèmes.
 
Abréviations                                      ----------   28  poèmes.
 
Jeunesse à toute épreuve                   ----------   14  poèmes.
 
Mort quotidienne                                ----------   20  poèmes.  
 
Juste mémoire                                   ----------   06  poèmes.
 
Ah que ne puis je !                             ---------    17  poèmes.
 
Jamais visage humain                        ----------   15  poèmes.
 
Intangible la pierre                              ----------   10  poèmes.
 
Moi semeur de conscience                 ----------    23  poèmes.
 
Les signes du matin                           ----------    26  poèmes.
 
Homme au soleil vivant                       ----------    10  poèmes.
 
Chemins                                            ----------    65 poèmes.
 
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Camp de mort lente            chronique poétique.
Le  cauchemar                   récit.  
 
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