Ahmed LANASRI

 

Université d'Oran

 

 

 

 

 

 

 

 

LA LITTERATURE ALGERIENNE

 

DE L'ENTRE-DEUX GUERRES:

 

GENESE ET FONCTIONNEMENT

 

 

 

 

 

 

 

 

     Comme son titre l'indique, cette communication tente de cerner les principes fondateurs de la littérature algérienne de langue française de l'entre deux-guerres et la problématique qui la structure. Pour cela, nous nous proposons de tester nos hypothèses de travail sur un échantillon de quatre romans[1] de la période (la totalité de la production compte à peine une dizaine de titres) et un récit de voyage[2]. Cette littérature se signale essentiellement par son ambiguïté. Cette ambiguïté étant le fait d'une série de ruptures thématiques, formelles et idéologiques qui ordonnancent ces oeuvres. En outre, nous avons déjà[3]  souligné la nécessité structurelle de cette littérature à fonctionner sur le mode de "l'hypocrisie" au regard du contexte colonial qui l'a engendrée et qui en fait, d'emblée, une littérature dominée.

 

 

 

 

UNE LITTERATURE DOMINEE

 

    

     Née dans le premier quart du siècle, cette production s'insère dans le cadre de la "résistance-dialogue" animée par des personnalités algé­riennes, tel l'Emir Khaled, qui, usant de leur position privilégiée dans le système colonial, se font spontanément les défenseurs de leurs compa­triotes. La position sociale des premiers écrivains algériens confirme cette filiation. Chérif Cadi est lieutenant-colonel de l'armée française et le père Hadj-Hamou fut cadi de Miliana. Chukri Khodja appartenait à une an­cienne famille de notables d'Alger et Ould Cheikh était fils d'agha. Cette parenté de statut s'accompagnait d'une même approche du phénomène colonial: acceptation du fait accompli et affirmation de soi doublée d'une remise en cause du fonctionnement du système, mais non du système lui-même, en tout cas pas au niveau de l'explicite.

 

     Sur le plan social, les années vingt vont être le théâtre d'une "re­prise historique" qui conduit la société algérienne à renvendiquer l'instruction française comme arme émancipatrice. Les écrivains que nous étudions font partie de l'élite privilégiée qui eut accès à l'école française. L'utilisation de la langue française, due au désir du colonisé de se faire entendre du colonisateur et à sa formation, posait, ainsi, le problème du lectorat qui ne pouvait être que celui de la société du conquérant si l'on excepte une mince frange de la population conquise capable de lire le français. La suprématie de la langue du colonisateur venait donc s'ajouter à sa domination politique pour accentuer la mise en tutelle de cette pro­duction.

 

     Cet assujettissement était, en outre, aggravé par la dépendance de cette littérature vis-à-vis des stuctures d'édition et de diffusion. La sujétion structurelle de cette production    se manifeste, entre autres, par la pra­tique de la préface. Conscients de leur intrusion dans un monde qui ne leur appartenait pas, les écrivains algériens prenaient soin de se faire par­rainer par un représentant de la puissance tutélaire. Cette subordination au discours légitimant du vainqueur amène ces écrivains à multiplier les protestations d'allégeance à l'idéologie dominante à travers les dédicaces, les exergues et les avant-propos. Une des marques de cette littérature ré­side, en effet, dans l'importance des propos liminaires. D'emblée, l'auteur exhibe, de manière ostentatoire, les signes de reconnaissance.

 

     Cette prédominance du credo colonial n'épargne pas le texte fic­tionnel. Une des autres marques de ce genre romanesque est sa propen­sion à discourir. S'affirmant comme illustration de l'idéologie dominante, cette production se particularise par sa visée didactique et son aspect dis­sertatif. Reprenant à son compte les poncifs coloniaux, le texte se fait l'écho d'un discours extérieur. L'ordre colonial, les bienfaits de la civilisa­tion sont autant de thèmes qui ressurgissent sous la plume de l'écrivain autochtone. Pourtant, sous cette apparente unité de ton, l'oeuvre déve­loppe ses propres contradictions.

 

 

 

 

UNE LITTERATURE DE RUPTURES    

 

    

     En effet, l'univers de cette littérature est essentiellement un univers de ruptures : rupture entre l'explicite et l'implicite, rupture entre le discours et sa représentation et ce, à un triple niveau: textuel, intertextuel et idéolo­gique.

 

 

Les ruptures textuelles

 

     Ces ruptures sont présentes sur l'ensemble des espaces du produit littéraire, à savoir l'espace livresque, l'espace textuel, l'espace roma­nesque et l'espace linguistique.

 

     Au niveau de l'espace livresque, le décalage est sensible entre le hors-texte et le texte. Cette distorsion est visible dans Mamoun, l'ébauche d'un idéal. A l'affirmation de Vital Mareille, le préfacier, sur la perception de l'instruction par Chukri Khodja: "L'écrivain sait les res­sources de l'instruction. Il a foi dans la Vérité. Il condamne l'aveuglement des réfractaires et leurs vaines bouderies." (p.11), le narrateur oppose le peu d'efficacité atachée à cette instruction pour le colonisé. "Ses connais­sances livresques ne lui furent d'aucun secours et ... il constata , à son détriment, que les fragments de science acquis sur les bancs de l'école avaient fait de lui un parfait déclassé tout simplement". (p. 113).

 

     Cette césure entre les déclarations doctrinales et leur élaboration fictionnelle se reflète, dans un jeu de miroir, au sein du texte même. Au ni­veau de l'espace textuel, cette dichotomie se distribue entre les deux grands plans proposés par Todorov : l'histoire et le discours. Alors que le discours reprend l'idéologie dominante, l'histoire la pervertit. Dans Myriem dans les palmes, le narrateur, rappelant la colonisation de Béchar, af­firme :"L'arrivée des soldats français ... a ouvert une ère de justice ,de paix et de prospérité aux populations étonnées..." (P. 43). Pourtant, au niveau de l'histoire, la réalité apparaît tout autre. A Béchar, Myriem, accompa­gnée d'un officier français, s'arrête devant une petite fille qui vend des dattes au souk : "Le pays, explique l'officier, est pauvre ..." (p.44). En outre, les "beaux yeux mélancoliques et doux" de la petite fille contrastent vivement avec l'insouciance des enfants du Tafilalet, région encore in­soumise du sud marocain. En effet, contrairement aux allégations du dis­cours, l'histoire nous offre une vision édénique de l'oasis :" Dans la palme­raie, les hommes, les femmes et les enfants chantent, les bestiaux s'ébattent en criant de joie ..." .(p. 103). Le discours annonçait une des­cente aux enfers, l'histoire nous introduit dans un univers paradisiaque. Le monde précolonial ressemble étrangement au paradis d'avant le péché, traduisons d'avant la colonisation.

 

     L'itinéraire du héros est une autre manière de contrer le discours. Dans Mamoun, l'ébauche d'un idéal, le parcours du personnage princi­pal dément l'existence d'une France mythique que le narrateur se plaît à nous dépeindre : "Mamoun admirait les allées symétriques, les plates-bandes clairsemées de dessins fleuris et les sveltes silhouettes féminines qui se profilaient devant lui ... Et cette vision... l'amenait à raisonner ... sur le mérite de la France qui, en moins d'un siècle, a fait de l'Algérie un véri­table Eden ..." (p. 53-54). Mamoun quitte donc sa femme et son "gourbi" pour plonger dans le tourbillon de la civilisation. Les déceptions ne tardent pas. Peu à peu, il va connaître l'alcool, les prostituées, le haschich et finira en prison. Le monde édénique ne l'est qu'en apparence. En tout cas, il ne l'est pas pour le colonisé et Mamoun a juste le temps de revenir mourir dans le giron de l'identité auprès des siens.

 

     Cette rupture dans l'espace romanesque est l'une des constantes de cette littérature. En outre, le déplacement spatial se confond souvent, au niveau allégorique, avec un déplacement temporel. Cadi, en décou­vrant la Mecque, redécouvre aussi le souvenir de l'héritage ancestral. "Terre d'Islam ! Terre de mes aïeux... C'est toi qui as formé mon coeur, là-bas, dans mon modeste douar, en Afrique et c'est toi qui me rappelles aujourd'hui les jeux de mon enfance ..." (pp. 13-14).Le retour au passé souligne la volonté de l'écrivain algérien de se démarquer du colonisateur et d'affirmer une identité inaliénable. Ce "quant-à-soi" va se traduire par l'intrusion de la langue du colonisé dans le texte romanesque.

 

     Cette rupture dans l'espace linguistique français est commune à tous les ouvrages de la période. Myriem prouve sa maîtrise de la langue maternelle en conversant avec la petite nomade:

     "- Ki semmouk ? (Comment t'appelles-tu ?)

     - Fatima

Elle lui donne une pièce de monnaie.

     - Khoudi ya benti. (Tiens, ô ma fille)" (p45).

Le recours à la traduction postule, bien évidemment, un lecteur étranger qui est ici le colonisateur. Dans ce cas, il semble bien que l'allocutaire de l'oeuvre algérienne soit le même que celui du roman colonial qui, lui aussi, use assez fréquemment de la note en bas de page pour affirmer sa spéci­ficité vis-à-vis du lecteur métropolitain. Le romancier algérien adopte la même démarche pour signifier son altérité et rompre le tête-à-tête colonie de peuplement-métropole.

 

 

Les ruptures intertextuelles

 

     La première conséquence de la prise de parole du romancier algé­rien est la rupture du monologue colonial. La littérature "algérianiste" a, dès le début du siècle, revendiqué l'exclusivité du regard et de la parole. En intervenant dans l'intertextualité romanesque, l'écrivain algérien in­verse la dialectique coloniale et redonne la parole au colonisé au détriment du colonisateur.

 

     Cette prise de parole de l'élément autochtone est à la base de la rupture du lieu de l'allocution et du renversement de la problématique du Même et de l'Autre. A la différence du roman colonial, la parole roma­nesque est assumée et maîtrisée par la population autochtone. Dans El Euldj, captif des Barbaresques, le décentrement est radical, le système de valeurs dominant est celui de la puissance algérienne du l6ème siècle. Ce décentrement est également visible dans la confusion opérée entre l'identité algérienne et le narrateur. Le décentrement du lieu de l'allocution a pour corollaire une rupture dans la vision coloniale. Le re­gard du romancier algérien remplace désormais celui de son collègue eu­ropéen. Ce déplacement d'optique a pour conséquence une vision "auto-ethnographique" de l'auteur autochtone qui disqualifie le regard extérieur et invariablement dévalorisant du romancier colonial. La prière n'est plus, sous la plume de Hadj-Hamou, une posture décrite du dehors, un label de "couleur locale", mais l'expression d'une spiritualité tout intérieure, une communion du corps et de l'esprit. "Il priait, ce qui reposait son esprit, le rendant plus pur, lui procurant la santé morale et physique par cette sorte de gymnastique qu'est notre prière"(p.50).

 

     Mais l'écrivain algérien ne se contente pas de tourner son regard vers soi, il le dirige aussi sur l'autre. C'est la deuxième conséquence du changement d'optique : la vision dévalorisante atteint par ce biais l'intermédiaire colonial. Lisons ce passage de El Euldj, captif des Barba­resques, qu'on pourrait sans peine retrouver sous la plume de Bertrand: "Soto Manoelo, un Espagnol d'une cinquantaine d'années, se cherchait des poux dans les guenilles qui le couvraient; il se grattait le ventre et re­gardait, hagard, à droite et à gauche." (p.36). La différence, c'est que chez Louis Bertrand, ce "pouilleux" ne pouvait être qu'un Arabe. Ce renverse­ment de la vision coloniale va introduire une série de ruptures au niveau de l'idéologie dominante.

 

Les ruptures idéologiques.

 

     Bien que proclamant sa soumission au credo colonial, cette littéra­ture nie, dans sa pratique, la politique d'assimilation prônée par le pouvoir colonial comme seule alternative offerte au colonisé.

 

     Que ce soit dans Myriem dans les palmes, Mamoun, l'ébauche d'un idéal ou Zohra, la femme du mineur, la problématique reste la même. Cette problématique lie le destin du protagoniste à une position doctrinale (la politique d'assimilation), en établissant une relation de cause à effet entre certaines valeurs (les moeurs occidentales) ou l'absence de certaines valeurs (celles de la civilisation arabo-islamique), et le destin né­gatif.

 

     Ce décalage par rapport au discours officiel devient possible grâce à la rupture qu'apporte l'écrivain algérien dans le credo colonial qui postule la suprématie absolue et définitive de la civilisation du colonisateur. L'oeuvre algérienne prend le contrepied de cette attitude en convoquant la notion de relativisme historique. Ce rappel au dynanisme historique se construit, entre autres, sur le passé prestigieux de l'identité du colonisé et explique l'anamnèse qui frappe toutes les oeuvres de cette époque. Chérif Cadi rappelle au colonisateur son statut antérieur et lui renvoie son insulte par la voix de la terre d'Islam : "Mes peuples que tu vois plongés dans la barbarie ont été civilisés pendant les premiers siècles de mon histoire. Ce sont eux qui, par le travail et le goût de l'étude, ont transmis à l'Europe en­core sauvage les connaissances générales de l'antiquité..." (p.16)

 

     Cette distorsion entre la répétition de l'idéologie dominante et sa perversion au niveau de la figuration littéraire place cette production sous le signe de l'ambiguïté.

 

 

 

 

UNE LITTERATURE AMBIGUE

 

 

     Cette ambiguïté résulte, à notre sens, d'une particularité essentielle de l'oeuvre littéraire, elle-même héritée d'une spécificité fondamentale de la langue, qui est de signifier par un double procès de présence et d'absence. A ce titre, l'oeuvre nous paraît justiciable d'une double ap­proche analytique : une approche descriptive et une approche interpréta­tive, prenant en compte respectivement la présence d'éléments signifiants et leur absence.

 

     Au niveau descriptif, l'ambiguïté réside dans la cohabitation conflictuelle de deux attitudes antinomiques: reprise du credo colonial et perversion de ce credo. Lieu d'un double discours, cette littérature se prête aisément à la manipulation. C'est ainsi que les critiques de l'époque s'attachaient à mettre en relief les couplets à la gloire de la colonisation et ignoraient le reste. Nous prendrons pour exemple une critique faite au su­jet de Myriem dans les palmes par un journaliste signant M.D[4]. Après avoir souligné le discours mimétique, le critique expédie en quelques mots le sujet du roman : "... Une jeune fille, issue du mariage d'un officier fran­çais avec un indigène, élevée avec une instruction française, est gagnée par l'érudition, le tact ...les sentiments généreux d'un Musulman et l'épouse. Ce cas particulier laisserait supposer que le mélange des races est facile." C'est pourtant le contraire que veut prouver l'oeuvre, notam­ment à travers l'échec du couple Debussy-Khadija. Le critique a délibéré­ment occulté la conversion de l'héroïne à l'Islam. Evidemment, la solution suggérée par le roman ne peut convenir au critique puisque cette union ne se fait que lorsque l'Autre revient au Même, mais pas dans le sens colo­nialiste. Le Même ici, c'est l'identité arabo-islamique et cela, le journaliste ne peut le concevoir.

 

     A contrario, une autre attitude consisterait à occulter ce qui la faisait accepter par le colonisateur. Ayant proposé à la S.N.E.D. en l983 la réédi­tion de Myriem dans les palmes, nous nous sommes heurtés à un avis défavorable de la commission de lecture en ces termes : "Rien à dire sur la forme qui est celle d'un roman          d'aventure tout à fait moyen ... Ce qui appelle par contre bien des réserves, c'est le contenu d'un tel roman dont le moins qu'on puisse dire est que sa publication en 1983 dans quelque collection que ce soit en version intégrale est à notre avis innoportune". C'est, bien évidemment, ce qui était mis en avant par le critique colonial qui gêne le lecteur de l'Algérie indépendante. L'auteur de la fiche de lec­ture reconnaît dans notre présentation un certain apport à l'histoire de la littérature algérienne et propose, dans le meilleur des cas, son illustration par des extraits choisis. Ces extraits, bien sûr, ne seront pas ceux qu'avaient retenus le critiique colonial.

 

     En fait, une critique qui se contenterait d'une analyse descriptive occulterait deux aspects fondamentaux de cette production: son statut de littérature dominée et celui de littérature à thèse.

    

     Au niveau de l'explicite, la réalité coloniale représente une réalité que l'oeuvre d'imagination ne peut ignorer. Outre ce contexte oppressif qui nous incite à une lecture intersticielle de cette production, il convient éga­lement de tenir compte de sa spécificité générique de littérature à thèse. Or, dans le roman à thèse, le niveau interprétatif est hiérarchiquement su­périeur au niveau descriptif. Et c'est à ce niveau que l'oeuvre trouve sa si­gnification. C'est donc sur la base d'une approche interprétative que nous proposons, au vu des ruptures introduites par cette littérature au ni­veau de l'idéologie dominante, une lecture originale de cette production de l'entre-deux-guerres. En fait, il nous semble que le discours est posé pour être mieux nié.

    

     En effet, cette littérature est unanime pour refuser la politique d'assimilation et proclamer sa volonté de préservation de l'identité algé­rienne. Or, l'idéologie assimilationniste était pour le conquérant l'unique prétexte légitimant pour maintenir et perpétuer le système colonial. Rejeter cette politique revenait donc à contester le cadre qui l'imposait, à savoir le cadre colonial.

 

     Enfin, cette production marquée par l'anamnèse, qui se plaît à rap­peler la gloire passée du colonisé et le retournement de l'alternative civilisateur-barbare, semble, en convoquant la notion de relativisme histo­rique, laisser le champ du futur ouvert à tous les possibles. C'est, entre autres, fixer une échéance à la colonisation elle-même. Sur cette base, nous dirons que la problématique de cette production repose sur un pro­cessus dialectique que nous schématiserons ainsi:

 1: Poser le discours.

 2: le nier.

 Le troisième terme capable de dépasser la contradiction est absent. Or, ce troisième terme du raisonnement dialectique ne peut être dit dans le cadre de la colonisation. Donc, cette absence n'est pas de l'ordre du non-savoir mais de celui du non-pouvoir. Ce manque n'est pas un "vide" mais un "plein" qui, dans la fabrication "génétique" est aussi créateur que les quatre éléments de la fabrication. Nous comparerons ce phénomène à celui de la politique de la "chaise vide" dont on sait très bien par qui elle serait occupée si elle venait à l'être. Cette absence, attendue et identifiée, est une absence "présente".

 

     Ces présupposés admis, l'histoire de cette littérature de l'entre-deux-guerres peut être pleine d'enseignement et ce, à un triple niveau. Au niveau de sa propre pratique, elle nous permet de saisir dans sa com­plexité les contradictions qui animent la société coloniale des années trente. Au niveau de la pratique littéraire algérienne, outre qu'elle par­achève l'histoire de la production algérienne de langue française en nous donnant à lire ses premiers balbutiements, elle peut également être une bonne propédeutique à la compréhension des oeuvres plus récentes. En­fin, au niveau de la pratique littéraire en général, elle est un bon exemple de la répulsion manifestée par l'oeuvre littéraire pour tout dogmatisme idéologique. En exposant côte à côte la réalité sociale et l'idéologie domi­nante, elle ruine les prétentions de cette dernière en découvrant, par une sorte de mise à nu, ses contradictions.

 

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   wpe2.jpg (3090 octets)   Extrait de la revue Itinéraires et contacts de cultures, Paris, L'Harmattan et Université Paris 13, n° 10, 1° semestre 1990.
Copyright L'Harmattan et Université Paris 13. Tous droits réservés.

 

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[1]/ OULD CHEIKH (Mohammed), Myriem dans les palmes. Oran, Plazza, 1936. Reédition: Alger, OPU, 1985, Présentation de Ahmed LANASRI.

HADJ-HAMOU (Abdelkader). Zohra, la femme du mineur. Paris, Monde moderne, 1925, préface d'Albert de Pouvourville.

CHUKRI KHODJA. Mamoun, l'ébauche d'un idéal. Paris, Radot, 1928, préface de Vital MAREILLE.

CHUKRI KHODJA. El Euldj, captif des Barbaresques. Arras, INSAP, 1929.

[2]/ Hadj CHERIF KADI. Terre d'Islam.Paris, Charles Lavauzel, 1925, préface de Paul Azan.

[3]/ LANASRI (Ahmed). Mohammed Ould Cheikh, un romancier algérien des années trente. Alger, OPU, 1956.

[4]/ Algéria (revue), mars l938, 6ème année, n° 60.