Expressions maghrébines

Revue de la Coordination internationale des chercheurs sur les littératures maghrébines

www.limag.com/em.htm

Vol. 5, no 1, été 2006: Appel à articles

EXPRESSIONS TUNISIENNES

Numéro coordonné par Sonia Zlitni-Fitouri et Guy Dugas

Date limite de la soumission des articles : 30 septembre 2005

Au moment où paraîtra ce numéro d’Expressions maghrébines, la Tunisie fêtera ses cinquante ans d’indépendance. Excellente occasion de faire un point précis sur toutes les formes d’expressions artistiques qui y ont vu le jour. Ce pays garde la réputation de s’être toujours montré accueillant à toutes sortes de communautés : des héritiers de Didon qui fonda Carthage aux légions romaines qui la détruisirent, des Arabes porteurs de l’étendard vert aux Ottomans porteurs du fez, des Juifs de toute éternité Djerbiens aux Andalous aux rêves défaits, des Italiens de la Petite Sicile aux Français qui finirent par y installer le Protectorat. Aujourd’hui encore, la culture tunisienne est faite de tout cela ; elle conserve des traces de toutes ces oppositions et de tous ces mélanges féconds. 

La Tunisie a vivement inspiré, et depuis les temps les plus reculés, toutes sortes de créateurs. Sans remonter jusqu’aux artistes sculpteurs ou mosaïstes de la Tunisie antique,  à Saint Augustin et à Apulée, on ne peut négliger ni la profondeur historique ni la somme et la diversité des activités artistiques.

Dans aucun pays du Maghreb, la littérature en langue arabe n’est aussi florissante qu’en Tunisie, avec Mohamed Bel-Khodja, Salah Garmadi, Tahar Guiga ou Mahmoud Messadi, sans que la littérature francophone en soit absente pour autant : des écrivains comme Mellah, Meddeb, Tlatli… comptent parmi les plus connus du Maghreb. Est-ce hasard si ces expressions majoritaires cohabitent également, dès les débuts du Protectorat et même avant, avec des formes originales d’expression, dialectale et francophone, d’une importante communauté italo-maltaise (Antonio Corpora, Marius Scalési,..) et de la communauté juive millénaire (Véhel, Ryvel,..) ? Si c’est à Tunis que naquirent Ibn Khaldoun et Albert Memmi, l’un le plus grand historien arabe, l’autre l’écrivain judéo-méditerranéen majeur ? Si le mouvement pictural tunisien, héritier des expressions coloniales du Salon Tunisien et de l’Ecole de Tunis, devint vite le plus original du Maghreb, offrant avec Hatem El Mekki, Ammar Farhat, Ali Ben Salem... des artistes de renommée internationale ? Si c’est en Tunisie, enfin, qu’officia Samama Chikly, l’un des pionniers du septième art dans le monde ? Autant de raisons pour marquer dans ce numéro la diversité et l'effervescence des artistes tunisiens contemporains.

C’est cette effervescence artistique, cette somme et cette diversité, que ce numéro se donne pour ambition de cerner. Gageure qui nous interdira de ne parler que de francophonie, qui nous contraindra de voyager d’un genre à l’autre, entre poésie et théâtre, peinture et cinéma ; qui nous imposera de ne négliger ni la littérature de langue arabe, ni les racines juives, ni les traces italo-maltaises ou françaises, qui nous conduira sans doute aussi –anniversaire oblige- à privilégier les expressions tunisiennes de ces cinquante dernières années.… Si bien que, pour le diriger, nous ne serons pas trop de deux – un homme et une femme, une Tunisienne et un Français, une arabophone et un francophone !

Les articles ne devront pas dépasser 40.000 signes (6.000 mots). La ponctuation, les notes et les références doivent être conformes aux normes appliquées par la revue :

(http://www.limag.com/em/GuideDeRedaction.htm).

Les demandes de renseignements complémentaires et les articles complets doivent être adressés par courrier électronique à la Présidente du comité scientifique : martasegarra@ub.edu