Expressions maghrébines
Revue de la Coordination
internationale des chercheurs sur les littératures du Maghreb
Vol. 8, no 2, hiver 2009 : Appel à articles
MÉTROPOLES MAGHRÉBINES
Numéro coordonné par
Alison Rice
Date limite de soumission des
articles : 30 janvier 2009
Les villes
ont toujours été les lieux privilégiés des rencontres franco-maghrébines. C’est
dans les espaces urbains, beaucoup plus que dans les espaces ruraux, que les
populations françaises et maghrébines se sont côtoyées
le plus souvent. Sous la domination française, les pays du Maghreb ont connu un
taux d’urbanisation fulgurant. Depuis les indépendances, les populations
maghrébines expatriées dans les grandes villes françaises ne cessent de
s’accroître. Ces dynamiques ont donné lieu à des effervescences culturelles –
littéraires, cinématographiques, musicales... – auxquelles seront
consacrées ce dossier d’Expressions
maghrébines, qui focalisera sur les retombées culturelles de la présence
maghrébine dans l’espace urbain français.
« Paris
est, depuis deux siècles, une capitale arabe », affirme l’éditeur dans la
présentation du Paris arabe, ouvrage
paru en 2003. À l’instar de Paris, d’autres villes françaises pourraient se
décrire avec l’adjectif « arabe », qu’il s’agisse de Marseille,
Toulouse, Lyon ou encore Strasbourg. Dans leurs œuvres littéraires, divers
écrivains mettent en scène des centres (ou des périphéries) urbains français et
mettent en avant les populations maghrébines qui les caractérisent. On pense
par exemple au Paris de Leïla Sebbar ou de Tahar Ben Jelloun, au Lyon d’Azouz
Begag, au Toulouse de Magyd Cherfi ou bien au Strasbourg d’Assia Djebar. Les
versions textuelles de ces villes varient considérablement selon la perspective
de l’auteur. Mais il est clair que sous la plume de chacun de ces auteurs
d’origine maghrébine, les métropoles situées en France perdent un peu de leur
lueur « franco-française » pour montrer les lumières
« franco-maghrébines ».
Les villes qui apparaissent dans les
livres sont aussi des lieux privilégiés du cinéma, et les films qui se
déroulent à Paris ou à Marseille livrent au spectateur des visions de plus en
plus variées et diversifiées, montrant que ces métropoles ne sont pas
uniformes. Nous pensons à Salut,
cousin ! de Merzak Allouache mais aussi à Chaos de Coline Serreau ou même à Caché de Michael Haneke. Les villes
figurent également au cœur des chansons de hip-hop et de rap en langue
française ; Paris et Marseille viennent tout de suite à l’esprit grâce aux
artistes comme IAM, Khaled et Cheb Mami. Leurs créations musicales sont
accompagnées de paroles étroitement liées aux environs urbains dans lesquels
ces auteurs baignent.
Nous nous inspirons de Jacques Réda
qui s’interroge sur ce que signifie « écrire une ville » en nous
posant la question de ce que signifie « écrire une ville
maghrébine ». Cette question devient de plus en plus pertinente dans une
époque de « mondialisation » où le caractère des villes est fortement
marqué par les diverses (im)migrations. Si l’on peut
bien décrire Paris comme « arabe » depuis deux siècles, la capitale
française est autrement « arabe » aujourd’hui qu’elle ne l’était il y
a seulement vingt ans. Comment peut-on écrire une métropole maghrébine ?
Il nous reste à plonger dans les divers textes – littéraires, cinématographiques
ou musicaux – pour le découvrir.
Les articles
ne devront pas dépasser 40.000 signes (6.000 mots environ). La ponctuation, les
notes et les références doivent être conformes aux normes appliquées par la
revue :
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Les demandes
de renseignements complémentaires et les articles complets doivent être
adressés par courrier électronique à la présidente du comité scientifique,
Marta Segarra : martasegarra@ub.edu
La section Varia de la revue maintient
toujours un appel à articles (sans date limite de soumission) concernant les
cultures maghrébines : littérature, cinéma, arts...