EXPRESSIONS MAGHREBINES
Revue de la
Coordination Internationale de Chercheurs sur les Littératures du Maghreb
(CICLIM)
APPEL A CONTRIBUTIONS
Expressions maghrébines
Revue de la Coordination
internationale des chercheurs sur les littératures du
Maghreb
www.limag.com/em.htm
Vol. 9, no 1, été 2010 : Appel à articles
LA FAMILLE AMROUCHE
Dossier coordonné par Hervé Sanson
Date limite pour la soumission des articles : 30 juin 2009
La famille Amrouche constitue sans nul doute dans l'histoire culturelle de l'Algérie,
tout d'abord, mais aussi dans le patrimoine universel, une " tribu "
(K. Yacine) exceptionnelle : la mère, Fadhma Aït Mansour, tout comme
les deux enfants Jean El Mouhoub et Marie-Louise Taos, furent des précurseurs
de la littérature algérienne d'expression française. Qu'en
reste-t-il dans la culture algérienne contemporaine ? Cet " Algérien
universel " qu'était Jean Amrouche selon Mohammed Dib a-t-il légué
aux écrivains algériens contemporains des " leçons
" esthétiques, une éthique de création, aujourd'hui
encore opérante ? L'Éternel Jugurtha, ce texte-manifeste, a-t-il
influé sur la création algérienne ultérieure ?
Partant, ces axes d'interrogation nous amèneront à questionner
la place de la création dans une société qui attend de
l'artiste, de l'écrivain une prise de position tranchée, une prise
en charge de la parole du groupe. À ce titre, le parcours de Jean et
Taos illustrerait de manière significative cet écartèlement
entre la volonté créatrice et l'engagement " imposé
" au membre de la communauté. La figure du " métèque
dans la cité ", tel qu'Assia Djebar qualifie l'écrivain maghrébin
dans Ces voix qui m'assiègent, aurait son origine dans la configuration,
le profil atypique de cette famille kabyle chrétienne, naturalisée
française, non arabophone. Se joue-t-il là par le biais de ces
trois créateurs une allégorisation de la future littérature
algérienne de langue française ?
La création des Amrouche est à interroger dans son aspect protéiforme,
fragmentaire, éclaté ; l'activité littéraire et
l'activité musicale de Taos seront mises en rapport, envisagées
dans leurs interconnexions. La création poétique, l'écrit
journalistique politique, l'activité d'interviewer des grands écrivains
français, du directeur de revue seront, pour Jean Amrouche, pris en compte
dans leur spécificité mais l'on s'intéressera évidemment
aux passerelles, aux rapports que ces différents champs ont entretenus
les uns avec les autres.
Quelle fut la singularité de Jean, de Taos dans les années trente
et quarante, lorsqu'ils firent irruption dans le champ littéraire d'expression
française, et qu'ils détonnaient à côté des
premiers écrivains dits " indigènes " qui prônaient
l'assimilation et rejoignaient les Algérianistes par le biais de leurs
romans à thèse ?
Telles seront les pistes de réflexion qui mobiliseront notre attention
mais elles ne veulent en aucun cas s'imposer comme les seules options critiques
dans le cadre de ce dossier. Quoiqu'il en soit, les problématiques de
la trace, de l'héritage, de la transmission nourriront particulièrement
nos axes de recherche : aujourd'hui, que reste-t-il des Amrouche ?
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