De l'Islamisme, une réfutation personnelle du totalitarisme religieux (Réédition) - Livres - Limag
Recherche en cours
Veuillez patienter
Livre

LAROUI, Fouad
De l'Islamisme, une réfutation personnelle du totalitarisme religieux (Réédition)


 
Lieu : Paris,
Éditeur : Robert Laffont,
Année : 2011
ISBN : 978-2-221-12304-1
Pages : 154 p.
Type : Essai
Collection, autres éditions : e-Book
Notations :

Aujourd'hui, des êtres se déchirent et s'entre-tuent, des jeunes gens assassinent et se sacrifient au nom de Dieu. Des religieux totalitaires poussent une génération entière à l'application pointilleuse et dénaturée des préceptes du Coran. Cette lecture partisane du livre est l'exact contraire de la foi. C'est surtout une construction qui semble solide mais qui ne repose sur rien. En effet, le Coran n'est pas un livre politique

Il n'a jamais eu l'ambition d'enseigner aux hommes la manière d'appréhender problèmes des sociétés de leur temps. Le Coran ne dit pas comment un homme d'aujourd'hui doit utiliser sa raison, étudier les sciences, définir son comportement amoureux et sexuel, décider de ses orientations politiques. Dans cet essai, chapitre par chapitre, Fouad Laroui déconstruit le discours intégriste ainsi que son cortège d'interdits mensongers.











Sommaire:








Pourquoi ce livre ? Ce livre n’est pas, bien évidemment, une attaque contre l’islam en tant que foi


Une telle entreprise serait tout simplement absurde


Comment pourrait-on pointer ses batteries contre l’ineffable, l’incompréhensible, ce qui échappe aux mots ? Le credo quia absurdum décourage d’avance le raisonnement, la critique ou l’apologie.« Ce dont on ne peut parler, il faut le taire », concluait avec sagacité le philosophe


S’il y a un domaine où cette sentence est d’or, c’est bien celui de la foi


Mais il y a une chose dont on peut parler, dont on doit parler : c’est du danger des intégrismes


Plus précisément, il s’agira ici de l’islamisme


Il s’agit d’un danger récent mais dont l’ombre portée obscurcit notre avenir


Le mot lui-même n’existait pas il y a quelques décennies


Il apparaît vers 1980, à peu près au moment où l’ayatollah Khomeiny prenait le pouvoir en Iran


Mais aujourd’hui, le mot est partout et la chose s’avance, s’étend et menace.C’est quoi l’islamisme ? L’utilisation politique de l’islam ? Bien sûr


Mais nous allons plus loin : c’est la dénaturation d’une foi, c’est l’exact contraire de la foi


Et c’est surtout une construction qui semble solide mais qui ne repose en fait sur rien


Du sable, du vent, un mirage, comme vous voudrez.C’est ce que nous voudrions démontrer ici


Pourquoi ce livre ? Répondons par une autre question : pourquoi Mohammed B. ? Pourquoi un jeune homme, né et élevé à Amsterdam ? la ville où Descartes, Montesquieu et Voltaire faisaient publier leurs œuvres iconoclastes ?, un jeune homme qui aurait pu vivre sa foi dans une liberté totale et dans le respect de tous, pourquoi cet homme-là a-t-il choisi d’assassiner Théo van Gogh, ce mardi 2 novembre 2004 qui nous obsédera toujours ? Pourquoi a-t-il choisi la mort civile pour lui-même, acceptant et même revendiquant la prison à perpétuité, rejetant ainsi le monde ? ce monde dont les mystiques musulmans aussi appellent à se détacher, mais sans tuer personne ?Mohammed B


est perdu pour tous, perdu pour lui-même


Irrécupérable


Mais ils sont des milliers, des dizaines de milliers qui cherchent aujourd’hui leur voie, qui prêtent l’oreille aux sirènes, ou plutôt aux houris de l’islamisme, mais qui n’ont pas encore totalement basculé


Et en Europe, dans le monde arabe et musulman, ce sont des dizaines de millions de jeunes qui arriveront bientôt sur le marché de l’idéologie, le bazar des conceptions du monde qui s’affrontent ou, au contraire, se confondent harmonieusement.Pourquoi ce livre ? Pour eux.Face à un avenir dont on a du mal à dégager les lignes directrices, face aux pulsions contradictoires qui agitent le monde, s’il nous fallait nous adresser à une jeune femme ou à un jeune homme qui cherche encore sa voie, la question fondamentale, celle qui conditionne tout le reste, est celle-ci : il faut choisir entre la foi et la religion.C’est une question de définition


Disons que la foi, c’est l’aspiration de l’âme inquiète, l’élan rigoureusement individuel qui nous porte de temps en temps vers un au-delà infini, incompréhensible et soudain présent, comme par miracle


C’est ce qu’exprime un hadith lumineux : « La Terre et le Ciel ne peuvent me contenir, mais le coeur du croyant le peut. » La religion, en revanche, c’est ce qui lie, ce qui définit un « nous » et un « eux »


La religion suppose un groupe, contrairement à la foi


Nous et eux


Nous contre eux


Et c’est là que les problèmes commencent, la méfiance, la haine, la guerre


C’est le problème des prochaines décennies.Pourquoi ce livre ?Pour déconstruire le discours islamiste qui présente l’islam non comme une foi, mais comme une religion


Et quelle religion ! Totalitaire, agressive, hostile à tout ce qui est le sel de l’existence ; ennemie de la pensée, ennemie de la joie, ennemie de la curiosité


Nous allons déconstruire ce discours en le confrontant aux catégories de la pensée humaine et aux concepts qu’il prétend annexer : la science ; la raison ; l’Histoire ; l’amour ; le sexe ; la politique ; la géographie ; l’individu ; les droits de l’homme ; le totalitarisme


Et à chaque fois, la surprise est au rendez-vous : l’islamisme perd sur toute la ligne


Il n’a rien à dire


Il se dissout dans la réflexion.Un proverbe maghrébin assure « qu’il faut raccompagner le menteur jusqu’au seuil de sa maison »


C’est ce que nous faisons ici : nous raccompagnons l’islamisme jusqu’au seuil de sa demeure


Et celle-ci se révèle pour ce qu’elle est, contrairement aux mensonges des intégristes : une baraque branlante, peu sûre, ridiculement étriquée


L’imam est nu.Cette déconstruction, elle sera très personnelle


Je n’ai aucune prétention à l’érudition ou à l’exhaustivité


Mais je sais ce qu’est que le bon sens et ce qu’est que la bêtise


Je voudrais, métaphoriquement s’entend, prendre par la main ce jeune homme ou cette jeune femme assidûment courtisés par l’intégrisme et leur dire : « Voici ce que j’ai lu, ce que j’ai vu, ce que j’ai pu étudier et ce que j’en ai conclu


Tires-en ta propre conclusion. » Et cette conclusion, j’aimerais tant qu’elle soit celle du choix de la foi individuelle, contre le communautarisme, contre l’unanimisme agressif du groupe…Je souhaite que ce livre fonctionne comme la déconstruction qu’il prétend être


Que le lecteur laisse choir, l’un après l’autre, ces concepts qui se mêlent de façon indue à la foi, sous couvert de religion ou d’islamisme : science, raison, Histoire, sexe, politique, géographie, communauté, vie quotidienne…Que reste-t-il alors ? Rien, c’est-à-dire la foi pure


La seule qui vaille.