Le Silence des rives - Livres - Limag
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Livre

SEBBAR, Leïla
Le Silence des rives


 
Lieu : Paris
Éditeur : Stock
Année : 1993
ISBN : 2-234-02553-2
Pages : 147 p.
Type : Roman
Notations :

Prix Kateb Yacine. " Chez lui, dans le village, au bord de la mer, sa place est réservée, sa mère le lui a dit, à côté d'elle et de l'aïeule, dans le cimetière marin à l'ombre du marabout. " Mais c'est en France que l'homme attend la mort, sur l'autre rive, celle de l'exil. Sur une terre où ne sont pas la mère, l'enfant, les trois soeurs qui, pas plus que l'homme, ne portent un nom dans cette fable aux lieux précis mais, sans doute, valable pour tous les exilés. On a beaucoup écrit sur ceux qui ont traversé la Méditerranée voici plus de trente ans. Rarement a été dit ce que Leïla Sebbar évoque dans un roman dont le leitmotiv _ " qui me dira les mots de ma mère " _ résume tout le drame. Car il y a deux exils. Il y a les rives de sable et de roc et il y a les rives du Styx, avec, pour le passage, la compagnie des trois soeurs qui pourraient avoir pour noms Clotho, Lachésis et Atropos. Mais ces Parques du sol natal, de " là-bas ", n'ont pas franchi la mer, et, sans elles, ne peuvent être les rites, les signes sacramentels qui sont la mémoire des ancêtres en même temps que l'aide pour passer de la rive de la vie à celle de la mort. L'homme qui agonise sur une " rive étrangère " trouvera-t-il une voix pour parler la langue de sa terre afin que l'éternité ne soit pas silencieuse ? Exil des vivants et des morts, agonie, solitude. On attend de ce récit une certaine morbidité, de l'amertume ou de l'accablement. Or c'est la vie qui est présente à chaque page de ce roman inattendu par son sujet, émouvant et fort par sa qualité d'écriture. La vie du pays perdu, avec ses couleurs et ses légendes, celles du pays de l'exil et du café où l'on joue aux dominos.