Physiologie de l'écriture-émotion : apport de la physique quantique et des neurosciences . - Thèses - Limag
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Thèse

BELBATI, Nacera
Physiologie de l'écriture-émotion : apport de la physique quantique et des neurosciences .
 
Lieu : Rennes-2
Directeur de thèse : Marc Gontard
Année : 2008
Type : Thèse - DNR
Première inscription pour les thèses : ,

Notations :

Quel sens revêt l'écriture éruptive, une écriture qui matérialise l'expérience perceptive, déferle sur une page -espace transitionnel- et y imprime un dire impérieux, extrait d'un corps organique dont les "ressorts" biologiques et neuronales sont sous l'emprise d'une activation surgie d'un corps "autre" ?
L'écriture épouse les soubresauts d'un au-delà du corps . Une écriture-corps matérialisant un dire évanescent et dont les circonvolutions permettent l'irruption d'un univers intelligemment chaotique activant une résonance avec le corps et le monde . Et c'est l'entièreté de l'Homme qui transcende le moi conscient "Celui qui oeuvre, d'après Zozimz, doit d'abord s'unir dans la méditation avec le Noûs divin", l'anthropos dans la matière avant de pouvoir découvrir la "juste transmutation de la matière" .
Cette écriture fondée sur une poétique-exalaison, nourrit la pensée et offre une méditation sur le monde . Elle est l'acte du veilleur " la suscitation des mots, écrit Béguin, et des images chez Bernanos, par la quête patiente d'un mouvement d'abord pressenti, peu à peu appelé des profondeurs et retenu par les mots" . Aussi la littérature est-elle la réalité d'une pensée toujours particulière, la réalité que Georges Poulet nous présente en chaque écrivain comme étant " cette vacance intérieure où se redispose le monde"définissant par là non pas une oeuvre unique mais l'esprit qui lui a donné naissance et d'ajouter " on recherche dans toute oeuvre d'art " l'esprit créateur de son monde, et principe immanent de son monde" .
C'est que le point d'une thématique n'a rien d'un dogme : il ne s'articule pas autour d'un corps de doctrines mais se développe comme une recherche à partir d'une intuition centrale . Son point de départ est sans doute le rejet de toute conception ludique ou formaliste de la littérature, le refus de considérer un texte littéraire comme un objet dont on épuiserait le sens par une investigation scientifique .L'idée centrale est que la littérature est moins objet de savoir que d'expérience, et que celle-ci est d'essence spirituelle . Aimer, imaginer, sentir, c'est penser . Par quels mécanismes la pensée se dévoile-t-elle littérairement ? L'accent mis sur l'acte de conscience engage nécessairement une pensée de rapport au monde . La philosophie moderne affirme que toute conscience est conscience de quelque chose, de soi ou de l'univers d'objets qui nous entoure .C'est donc par son rapport à lui-même que le moi se fonde, c'est par sa relation à ce qui l'entoure qu'il se définit .Aussi, est-il essentiel de cerner cette intuition première, cette vérité de l'ouvre qui la traverse, s'y incarne mais ne s'y réduit pas . Dans l'immanence des oeuvres, les thèmes sont des unités d'une expression principalement pré-conceptuelle ( le surgissement de la pulsion d'écriture), dans leur redéploiement critique ils participent à la revalorisation de la part obscure que serait la littérature en servant de bornes et de pivots .Les thèmes deviennent alors bifaces .
Si l'on est en droit de critiquer les présupposés phénoménologiques, la double identité du thème, le caractère incertain et réducteur d'une lecture uniquement fondée sur la seule"sympathie", ce qui explique que l'on se réfère peu à la critique thématique, il serait néanmoins un peu rapide de passer sur ce que cette méthode nous dit de l'acte de création littéraire .
Aussi nous semble-t-il intéressant de nous y référer sans pour autant nous y enfermer.

Notre recherche est une approche de la vaste question de la conscience, de ce qui déclenche la fulgurance d'une perception émergeant et se déployant dans la conscience et donnant corps à l'acte créateur . D.Dennet, dans son investigation explicative de la conscience avance que "la frontière de la recherche sur l'esprit est si largement ouverte qu'il n'y a pas de sagesses établies sur ce que peuvent être les bonnes questions et les bonnes méthodes" .
Nous avons donc opté pour un cadre théorique englobant afin de classer les informations et leur attribuer une cohérence épistémologique .
En effet, et pour mieux cerner cet instant premier d'impulsion-émotion, nous privilégions une approche pluridisciplinaire qui nous permet de confronter les différentes visions en nous basant sur les dernières avancées dans les domaines des sciences cognitives en faveur de la conception externaliste de l'expérience phénoménale, des neurosciences, de l'astrophysique et, de façon appuyée, de la physique quantique . Nous nous référons aux aux approches philosophiques, aussi bien au courant unitaire qu'au courant dualiste, avec une incursion dans la psychologie junguienne et tenterons d'étudier comment les textes développent une pensée singulière, qui convoque et révoque des connaissances conceptuelles .. S'il s'agit de penser l'être du sensible dans l'hétéogénèse de la pensée ( et réciproquement), et qu'il n'est d'intermédiaire que dans la mesure où l'intermédiaire est autonome, s'étend lui-même entre les choses et les pensées en un flux multidimensionnel, il demeure de ce fait essentiel d'en comprendre le mécanisme .
Toute ^pensée que l'Homme tente de déployer sur lui-même est paradoxale; paradoxale au sens où le sujet est aussi objet de réflexion .Il s'agit-là du premier et peut être du seul problème philosophique que les philosophes contemporains ne prennent pas vraiment en compte et que les théoriciens des sciences de l'Homme, à quelques rares exceptions, ignorent superbement .
Le XXe siècle a vu surgir toute une série de nouveaux paradigmes, certains d'ores et déjà établis, d'autres en gestation .Issus de l'infiniment petit ( la physique quantique) et l'infiniment grand ( l'astrophysique), ces nouveaux paradigmes sont ensuite apparus en logique, puis dans l'étude de la vie (biologie) et, enfin, dans celle de la conscience .Et l'on découvre qu'un lien existe entre ces différents concepts : incomplétude, incertitude, imprédictible,indécidable . . .
La convergence de ces nouveaux paradigmes permettent, malgré leur diversité, de parler d'un nouveau paradigme global . Ce qui nous a amené à nous intéresser aux fondements de la matière et à questionner plus attentivement le mécanisme de l'évolution à travers notamment les travaux d'Anne Dambricourt, à explorer les sciences du cerveau et de la conscience et à nous demander si les mathématiques ont un lien avec une forme de transcendance . A priori, rien n'interdit, moyennant définitions et hypothèses ( comme toujours en science), d'isoler un discours communicable ( donc vérifiable) à la troisième personne, un discours portant sur la première personne ( méthode utilisée par les neurophysiologistes), il serait de ce fait possible d'expliquer à partir de l'état d'un cerveau, le discours et le comportement de la première personne .Si le monde représente bien un système organodynamique en voie d'intériorisation psychique, c'est à travers le corps que s'opère " l'intersection" . L'esprit percevant serait situé à l'orée de cette profondeur infinie de la matière .Quelles sont donc ces particules ( neitrinos, bosons, phonons, tachyons . . .) avec lesquelles nous interpénétrons, qui s'orientent dans un corps récepteur et émetteur ? Dans quelle mesure peut-on avancer que ce sont des particules "intelligente" recelant une part suggestive ?
Pour étudier l'Homme et la formation de sa pensée , les scientifiques ont jusque-là contourné le problème en découpant le champ de son observation . Nous avons choisi de dépasser ces éternels clivages imposées par les querelles partisanes .
Nous mettrons en avant les travaux de Francisco Vrela et de ses concepts directeurs ( autopoièse, clôture opérationnelle, couplage structurel, énaction) ce qui nous permet d'appuyer notre conception de la conscience dans un paradigme biologique, contre la perspective formelle et logique du computationnalisme ( Chomsky), et plus en profondeur que la perspective émergentiste des connexionnistes ( Dennet, Minsky) . Nous privilégions la théorie du phénomène oscillatoire de la conscience (Crick et Koch) largement complétée par la théorie des mutations dirigées et la théorie du champ éléctromagnétique conscient ( Docteur Johnjoe Mac Fadden)qui conforte notre intuition première : le réseau neuronal du cerveau et ses milliards de canaux ioniques sensibles aux champ électromagnétique conscient se comportent ( à l'instar des molécules de l'enzyme ou de l'ADN dans la théorie quantique de la vie ) comme des instruments de mesure pour réduire les états quantiques des particules en déplacement dans le champ, lorsque cela peut avoir une action déclenchant le potentiel d'action des neurones prêts à entrer en activité . Ainsi, la mesure quantique pourrait nous amener à provoquer des actions dirigées .La physique quantique, actuellement empêtrée dans ses paradoxes, nous semble la plus à même de percer la nature de cette onde représentant (ou plutôt synthétisant) les différentes représentations qui constituent le "je" conscient ou non conscient chez l'individu . Notre univers "réel", onserve des liens avec l'univers quantique . Les informations échangées semblent en majorité être les mêmes ou entités réplicatrices vivant d'une vie autonome, influençant ( et influençables) en
permanence . Ce qui nous permet d'avancer qu'il se produirait une intéraction permanente, consciente et inconsciente entre opérations de la conscience volontaire collective et opérations des consciences individuelles et, dans le cas d'individus particulièrement créatifs, les décisions pris par ceux-ci non seulement valideraient mais orienteraient celles de la conscience volontaire collective . Le tout se ferait conformément aux processus d'évolution quantique dirigée se réalisant au niveau des canaux ioniques des neurones des individus concernés .
La théorie de " la gravitation à boucles" pourrait apporter un éclairage supplémentaire
laquelle prédit que l'espace et le temps sont constitués d'unités fondamentales discrètes . La modification de la forme de l'espace - lorsque la matière et l'énergie s'y déplacent ou que des ondes gravitationnelles la traversent - est représentée par des réaménagements discrets, s'effectuant par sauts ( ce qui nous ramène à l'hélice de l'ADN) sur le réseau de spins .
Et enfin, nous portons un intérêt particulier à une notion de la mécanique quantique faisant appel au concept de dualité onde-crépuscule : le phonon . Les phonons étant des modes normaux de vibration en mécanique classique, peuvent donc ête compris comme les vibrations élémentaires du réseau . Et bien que les modes normaux de vibration soient des entités de type ondulatoire, ils peuvent acquérir en partie un comportement de type particulaire quand le réseau est étudié au travers des lois de la physique quantique (du fait de la dualité onde-corpuscule) . L'existence d'une dimension non-locale et holistique dans l'Univers, largement démontrée expérimentalement, impose que toute future théorie relative à la réalité devra tenir compte de faits que nos conceptions traditionnelles concernant le temps, l'espace, les trajectoire, la causalité ne s'appliquent plus au niveau microphysique .
La synthèse des résultats de notre recherche nous a permis d'asseoir une interprétation surprenante de la conscience, débouchant ainsi sur un domaine limite de la
connaissance .