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Thérèse Benjelloun

Pollen : la célébration de la vie


Quelle que soit leur forme, les œuvres de Khireddine Mourad naissent de la poésie, à la fois métaphore du monde et "conquête du vivre " (1). Elles portent un univers complexe et riche "d'inquiétudes fécondes " (2). Aussi est-ce un privilège de voir publier Pollen, qui s'inscrit dans la lignée du Chant d'Adapa en approfondissant les questions posées par l'auteur à la vie, aux mots, au monde, à l'homme, à l'amour que le poème Déserts pressentait " (...) parmi les autres sèves de la terre.Apatride et perdu ! (...) " (3)
Pollen peut se parcourir par des voies diffluentes jusqu'à y égarer son lecteur, tout en préservant l'intégrité qui l'organise. Chaque piste sillonnée invite à vivre une aventure bouleversante : celle de " pens(er) la terre avec elle-même " (4), ébauchée dans le Chant d'Adapa et de la poursuivre dans l'errance des mots et des semences.
Mais comment chercher à parler d'un texte, de l'intérieur, partager une approche, interroger ou suivre le regard de Khireddine Mourad, sans tomber dans les pièges banals du commentaire, ni écrire un texte dans le texte, qui le répéterait indéfiniment ? Ces traquenards communs deviennent, dans le Chant d'Adapa et Pollen, un empêchement majeur : il serait dérisoire de disséquer les mots du poète, d'ajouter à ce qu'il ressent comme séparation de et par la parole une autre partition - une autre trahison, celle-là décisive parce que réductrice.
En disant le monde, le poète ne le trahit pas, du moins dans l'acception courante du terme. Non seulement il ne lui est pas infidèle - au contraire : il le pénètre et l'estime mieux qu'aucun autre - mais il lui donne sens, un sens humain non personnel, en posant l'ultime question de l'être dont le poème exprime le cheminement provisoire, en un lieu donné, en un moment déterminé, franchissant des étapes nouvelles d'une quête toujours recommencée.
S'il est vrai qu'il existe, pour toute œuvre, deux lectures possibles, celle du spécialiste et celle du non-spécialiste, aussi puissantes l'une que l'autre, celle-ci ne veut pas conduire un travail critique, elle n'y prétend pas. D'ailleurs, une œuvre authentique, dans sa solitude constitutive, n'échappe-t-elle pas à la critique, comme à tout effort de classification ? Rainer-Maria Rilke constate, dans les Lettres à un jeune poète, que " seul l'amour peut (la) saisir, (la) tenir, et être équitable envers (elle) " (5), dans la mesure où il entrouvre à sa dimension par une manière d'affinité, d'attirance clairvoyante - de philia - sans équivoque ni arrogance intellectuelle.
Il ne semble donc y avoir lieu de n'indiquer ici autre chose que des repères afin d'explorer le poème, à condition de ne pas s'y tenir exclusivement : il ne s'y réduit pas. Rien, absolument rien, ne dispense d'une interrogation personnelle, à chaque fois différente, des pistes tracées par l'auteur dans son espace d'écriture.


L'écart des mots et de l'être

Pollen poursuit une quête de vie, celle de la nature et celle des hommes, menée par le hasard, l'attente, l'inquiétude. Le poème est fruit de rencontre, de l'imprévisible, parole du jaillissement et du voyage de la semence qu'il interpelle et qui éveille notre mémoire incertaine : il n'est d'espace et de moment inaugural ni pour le chant, ni pour le pollen. Mouvances et émois restent sans origines et invitent vers le lointain, à l'instant de hasard porté par la légèreté sans itinéraire du vent.
" Loin ! Loin ! Toujours loin ! Même au plus près de nous ! " (6)
Le vers qui introduit au poème désigne-t-il le pollen qui lui donne son titre, prétexte des étapes - du texte - à parcourir ? La fécondité aléatoire de la nature, des rencontres, des amours, des mots ? L'évasion des hommes, au-delà d'eux-mêmes, vers leur devenir indécis ?
La parole interroge l'insaisissable.
" Qui peut te dire sans te séparer de toi ? " (7)
Le chant se rythme autour de cette question. Car le privilège de la vie et de l'être échappe à l'homme par inadvertance, manque de lucidité, mais aussi par la séparation du dire. Né de la clandestinité, il se dérobe dans la fuite et la perte, pour renaître en un lieu et un moment hors de toute prévision. Mais comment exprimer le silence des choses et de la création ? Les mots tentent l'impossible : dire la rencontre, dire l'indicible. Dans cette tentative, le poète les poursuit, travaille leur sens, leur sonorité et leur scansion dans un labeur vertigineux - sensible et invisible.
Car la recherche poétique de Khireddine Mourad, déjà manifeste dans le Chant d'Adapa - il suffirait de rappeler ces vers qui évoquent l'exil constitutif de la parole :
" Nous voici séparés par les mots
Pour tenter le plus beau chant de l'humain... " (8) -
se confirme et se continue dans Pollen. Mais, alors que le Chant d'Adapa décrivait le nomadisme intérieur, individuel et collectif des hommes, ses déserts féconds ou infernaux, son aventure répétitive, s'achevait dans la célébration de "l'envers de l'occulte " par des "paroles en lambeaux " (9), Pollen célèbre la clandestinité du mot, de la semence et de la vie, fugace rencontre qui fonde leur obscure destinée commune.

Sans doute les mots trahissent-ils les choses qu'ils veulent exprimer dans la mesure où ils les manquent dans leur essence : ils les transforment en les offrant à leur sens. Or la transformation est vie, jouissance de l'être. Ils créent un monde où l'infidélité aux choses, qui n'est pas déloyauté, s'avère riche de promesses parce qu'elle répète le monde en y introduisant l'infime différence, l'écart de la parole qui le célèbre.

La métaphore du pollen

Il est une tradition de la poésie comme métaphore du monde. Dans le poème, le signe devient palpable, pure sensation, et s'éloigne alors davantage de l'objet qu'il désigne. Il se métamorphose en figure, émergeant d'un chaos de sens, compose un monde, re-présente, donne vie et forme dans le langage à l'informe, à tous les sens possibles auxquels il ne renonce pas. Le poème serait ici une tierce expression d'un monde invisible et inaugural, condition de toute lecture et jamais déchiffré Pour sa part, l'approche psychanalytique considère le mot comme traduction d'une perte souterraine primitive, vouée à l'incessante tentative de restaurer la " chose " inaccessible.

Dans le texte de Khireddine Mourad, le pollen constitue ce signe et cette figure autonomes. Si la ressemblance étaye la métaphore dans une répétition incantatoire, l'identification à la chose, contradictoire, multiforme, l'en sépare irrémédiablement : la métaphore est transhumance de sens, d'être. Son " être-comme ", sa répétition de la chose ne s'effectuent que sur fond d'une différence infinitésimale, écart où le sens se constitue et se développe : elle est simulacre, dissymétrie, copie d'une copie, inégalité foncière, entr'ouverture où se glisse le devenir de la création littéraire.

Pollen semble pouvoir se lire aussi selon cette lecture complexe, en particulier ce passage où chaque dire pousse vers l'indicible et la répétition de ce qui a été, sera, sans cesse différent.

" Je dis : " Vos beaux yeux murmurent l'inépuisable à la noyade heureuse. "
Je dis : " Ainsi chante-t-elle, à court de mots, dans le tumulte de la ville à son premier éveil. "
Je dis : " Ils ne nous diront pas ! Personne ne nous dira ! Nous ne sommes plus, à ce jour épuisé, dicibles ! "
Voici qu'en tous instants nous animons de nos bavardages le grand silence,
Ecoutant la pluie et la lueur, fredonnant les flocons comme l'on fredonne la douleur,
Et nulle part, pollen que toute parole écarte de nous, nulle part fleurs n'ont éclos avec tant de violence.
[..]
Pollen, d'aussi loin jusqu'à nous, et plus loin encore, au-delà de nous, nous parcourons l'itinéraire des semences recommencées. " (10)0

La présence du pollen se révèle polysémique, nomade, généreuse jusqu'en ses refus, comme le mot lui-même qui traduit, trahit, dévoile, ment et se tait dans un voyage vital, initiatique, conduisant à une rencontre dont il ne connaît pas la forme, au recueillement de l'instant de vie, abolition et promesse, là où "Nulle parole ne nous convient " (11)1. La métaphore dépasse l'analogie, se fait rencontre. En poésie, dans tout ce qui nous émeut, l'objet de la rencontre est un signe, comme le décrit avec justesse Gilles Deleuze. " Il émeut l'âme, la rend perplexe, la force à poser un problème " (12)2 écrit-il. Dans cette perspective, la polysémie métaphorique du pollen contient peut-être un approfondissement de la question comme "appartenant de manière "essentielle " aux êtres, aux choses, aux événements " (13)3 en particulier dans la mesure où elle la creuse comme métaphore et la travaille comme symbole. A la transhumance du sens, elle ajoute celle du pollen.

Le monde n'apparaît plus alors comme un modèle à reproduire, mais comme un foisonnement de signes possibles dont la métaphore saisit l'inquiétante prodigalité dans la fêlure de l'être, l'écart, sa "disparité constituante " (14)4, entre la vie et les mots.
" Et la vague qui revient, et les saisons et les fleurs. Est-ce un rêve qui nous mène du même au même ?
Nous sommes toujours un autre pays, une autre rivière, une autre tragédie... " (15)5

Les mots du poète ne disent pas seulement le monde : ils révèlent, dans leur portée ontologique, leur vocation à questionner l'être mouvant des hommes et des choses, le voyage et la rencontre de toute semence, jusqu'au silence de "l'heure de vie ".. Là où la question demeure entière, aussi obscure, un Mystère. Car "nous n'avons que les lèvres pour recevoir l'épaisseur du miel " (16)6. Dans l'entre-deux, dans le temps de l'aventure des mots et du pollen, une initiation a eu lieu : le poème déploie la métaphore et en fait une quête du vivre dans ses multiples voies.


Une quête du vivre

Le vivre se développe dans l'errance de tout ce qui peut provoquer les émois de rencontres fécondes. Si la vie est donnée à l'homme, vivre ne va pas de soi, suppose les espérances et les peurs, la joie et la souffrance, les promesses et les échecs, l'impatience du désir et la patience de l'amour. Tout ce qui fait un être vivant. " Le mot, (qui) déplie le tragique pour rompre les choses tues " (17)7, témoigne de l'inavouable, du secret, de l'indicible même, là où les prisons de la société imposent au vivre leur censure, le gouvernent par convenances et interdits, traquent silences et aveux dans la pesanteur des lois, contrôlent tout élan de vie.
" L'errance n'est plus droit de naissance, la semence jaillit ailleurs que dans les fentes fécondes de l'abolition "
[...]
" Je te le dis à l'aube, à l'heure du ballet des martinets " (18)8 écrit Khireddine Mourad.
Les amants s'y égarent, l'amour y perd la générosité qui l'anime, les hommes se répartissent et se cherchent dans l'artificiel. 

Le Chant d'Adapa opposait aux certitudes infernales la dérision du clown, les parcours des déserts et leurs nomades, l'envers de l'occulte. " Désert ! Désert ! L'heure est à toi et à l'impair qui te hante !
Le difforme, l'amputé, les fantômes du dehors. " (19)9

Tiraillé entre les extrêmes qui l'accueillent et l'exilent, le poète interrogeait l'histoire des hommes et du monde. Dans Pollen, il efface l'interdit, libère les spontanéités inconscientes. " Aimanté ", il déclare "aboli le temps du clown, l'envers de l'occulte, l'artifice des géométries... " (20)0

Désormais non reconnaissable il se confond avec la liberté du pollen et des mots Et s'il retrouve les divisions des hommes dans leur misère et leur arrogance, leur clandestinité, leurs éphémères ivresses, leurs terribles ou dérisoires peines, leurs départs et leurs retours, il annonce que leur unité vient, non d'une illusoire identité, mais de la disparité et du mélange. Il ne s'agit pas d'identifier, mais d'interroger, arpenter, deviner les chemins de l'être. Fuites de pollen...

Toute vie naît du métissage : pour survivre, l'humanité s'est exilée, d'exode en conquête, s'est formée en se mélangeant au cours du temps et de ses transhumances. La nature s'y accomplit. La parole y trouve sa voie précaire entre les choses : le mot, lui-même métis parce que simulacre, ne remplit sa fonction que dans la médiation - l'entre-deux insaisissable - du dire et de la création. Ainsi
" Quelle joie chantera, hors la voix du métis ? " (21)1
demande Khireddine Mourad, pour ajouter, quelques vers plus loin :
" Et le poète s'interroge dans les failles de l'écrit
Et les mots courent pour la chose, après la chose, entre les choses.. " (22)2

En dépit des lois qui emprisonnent et spolient, des frontières artificielles qui répartissent les hommes, les destinées s'accomplissent selon leur nécessité. Parmi les figures du pollen, les amants, les émigrants, " les seuils indécidables en toute heure humaine " (23)3 fécondent l'avenir malgré les hésitations, aveuglements, échecs et humiliations, comme la poussière portée par le vent conduit le pollen vers les rencontres décisives.


Le mystère de la vie

Parvenu à ce terme, le poème se recentre autour de la métaphore du pollen qu'il n'a cessé de déployer.
" Ah, pollen ! Pollen ! Source d'errance et d'enracinement ! " (24)4
" La parole est marquée de transhumance, écrit Khireddine Mourad, et [...] elle ressemble à la métaphore végétale du pollen, frappé à la fois d'errance et d'enracinement et qui peut sommeiller, des siècles parfois, pour s'éveiller un jour, ici plutôt que là [...] " (25)5 Ce qui féconde s'abolit, s'oublie pour renaître : le pollen, métaphore du vivre, en son essence nomade, est aussi celle de la parole, de ses dires, de ses esquives, de ses silences.
" Je voulais pour dire et semence le même destin... " (26)6

Le mot, comme le pollen, comme la métaphore, s'évanouit pour éveiller des forces neuves. Le poète exprime ici peut-être un dessein inaugural, un désir premier dont l'advenir échappe au moment même du dire. Il le reprend sous une forme différente et l'explicite partiellement dans Le Mirage de la parole : " La parole nous est présent pour dire notre présence et notre séjour dans ce qu'ils ont d'unique, d'identique et d'éphémère. Par elle nous débusquons en nous le lien organique au monde dans ce qu'il est, ou à tout le moins en ce que nous en sommes ses hôtes. "

Ce lien organique n'est pas analogie, ni harmonie préétablie. Il est peut-être correspondance incertaine ou plutôt complicité provisoire, clandestine. Pourtant, ce lien prend valeur de destin : comme le pollen, le mot a pour obscure destinée d'ensemencer, fleurir, donner des fruits où et quand il rencontrera un accueil. La création poétique est vie, attente, patience, incontrôlable gratuité. Nulle loi ne la régit, hormis celle, profonde, de sa nécessité.

Alors la répétition qui a rythmé le poème - avec la mise en exergue d'un vers à chaque stance -, déroulé son parcours de signe à signe, se précipite dans les dernières strophes, tout en ralentissant la scansion. Les mots qui se disent dans leur justesse et leur musicalité suivent les mouvements lascifs des corps dans l'amour, la lenteur des prémices, l'harmonie des appels : danse nuptiale de la nature, paroles silencieuses des éléments se préparant à s'accueillir, où la mesure, les mots, les sons et le sens s'invitent, se répondent et reviennent au seuil de l'incantation.
" C'est la même danse des semences dans le silence des fleurs. " (27)7

Le poème devient musique, le chant du pollen célébration du mystère de la vie qui préserve son secret.



Pollen, poème de Khireddine Mourad, Ed. Al Manar, 2001




Œuvres publiées de Khireddine Mourad

Pollen, poésie, Ed. Al Manar, Paris, 2001

Le Chant d'Adapa, poésie, Hatier, Paris, 1989

Nadir ou la transhumance de l'être, nouvelles, Ed. Le Fennec, Casablanca, 1992

Marrakech et la Mamounia, ACR, 1995

Les Dunes vives, roman, Eddif, Casablanca, 1998

Arts et traditions du Maroc, La part du signe, ACR, 1998


Ouvrages, articles et communications de référence

Khireddine Mourad, Le Chant d'Adapa, poésie, Hatier, Paris, 1989

La conquête du vivre, Jungle, Les pas fauves du vivre, N 13

Le Cheminement vers l'être

Le blanc est aussi un nègre

Le Mirage de la parole, colloque sur le Silence, Marrakech, Université Cadi Ayyad, 1997

Gilles DELEUZE, Différence et répétition, PUF Epiméthée, 1968, 1993

L'Abécédaire

Julia KRISTEVA, Histoires d'amour, Denoël, 1983

Le langage, cet inconnu, Points Seuil, 1981

Soleil noir, dépression et mélancolie, Gallimard, 1987

Rainer-Maria RILKE, Lettres à un jeune poète, Livre de poche, 1989

Elégies de Duino, Sonnets à Orphée, GF Flammarion,1992


1. Titre de l'article de Khireddine Mourad sur Charles Juliet, in Jungle, les pas fauves du vivre, n13

2. Chant d'Adapa, Déserts, Hatier, 1989, p. 65

3. Chant d'Adapa, op. cit. p. 56

4. Chant d'Adapa, op. cit. p. 56

5. R-M. Rilke, Lettres à un jeune poète, Livre de Poche, 1989, p. 43

6. Pollen, Edition Al Manar, 2001, p. 8

7. Pollen, p. 10

8. Chant d'Adapa, op. cit. p. 77

9. Chant d'Adapa, op. cit. p. 79-80

10. Pollen, p. 17

11. Pollen, p. 19

12. Gilles Deleuze, Répétition et différence, PUF Epiméthée, 1968, 1993, p. 182

13. Gilles Deleuze, op. cit. P. 252

14. Gilles Deleuze, op. cit. p. 82

15. Pollen, p. 31

16. Pollen, p. 61

17. Khireddine Mourad, Le Mirage de la parole, Colloque sur le Silence, Marrakech, 1998

18. Pollen, p. 32-33

19. Khireddine Mourad, Chant d'Adapa, op. cit. p. 78

20. Pollen, p. 39

21. Pollen, p. 51

22. Pollen, p. 53

23. Pollen, p. 51

24. Pollen, p. 56

25. Khireddine Mourad, "La transhumance des cultures ", Actes du colloque euro-arabe sur le thème : Université, société et développement, 15-17 avril 1996, publiés avec le concours de la Fondation Konrad Adenauer, cité lors du colloque sur le Silence, Le Mirage de la parole, Marrakech, 1997

26. Pollen, p. 59

27. Pollen, p. 61


Œuvres publiées de Khireddine Mourad
Pollen, poésie, Ed. Al Manar, Paris, 2001
Le Chant d'Adapa, poésie, Hatier, Paris, 1989
Nadir ou la transhumance de l'être, nouvelles, Ed. Le Fennec, Casablanca, 1992
Marrakech et la Mamounia, ACR, 1995
Les Dunes vives, roman, Eddif, Casablanca, 1998
Arts et traditions du Maroc, La part du signe, ACR, 1998

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